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Djokovic dans la cour des ogres

Novak Djokovic

Novak Djokovic - -

Vainqueur de son cinquième Masters 1000 de l’année (un record) à Montréal, le Serbe, seul joueur en activité à remporter le tournoi suivant son accession à la place de numéro un mondial, affole les compteurs.

Avec le déclin progressif de Roger Federer, Rafael Nadal était promis à un long règne sur la scène mondiale. Ses 88 semaines passées en tête de la hiérarchie mondiale le laissaient présager avant l’arrivée en trombe de Novak Djokovic, cannibale de l’année 2011 avec 53 victoires pour une petite défaite (en demi-finales de Roland-Garros face à Roger Federer). Pour son premier tournoi avec l’étiquette de numéro 1 mondial, la Serbe a réussi là où tous ses prédécesseurs encore en activité ont échoué : remporter le tournoi suivant l’accession au trône mondial. Cette année, « Nole » affiche un appétit d’ogre. Il a décroché son cinquième Masters 1000 de la saison (après Indian Wells, Miami, Madrid et Rome). Un nouveau record qu’il pourra encore améliorer à Cincinnati, Shanghai et Bercy. Et depuis janvier, il a inscrit son nom au palmarès de neuf tournois (dont deux Grands Chelems) sur les dix auxquels il a pris part.

Dominguez : « Une sorte de Federer et Nadal réunis »

Djoko ne laisse pas une miette en route. « Il parait invincible et imbattable, reconnait Patrice Dominguez, membre de la Dream Team RMC. C’est une sorte de Federer et de Nadal réunis sur le plan de la confiance. Nadal a été doublé dans sa montée vers la place de numéro 1 par Djokovic. C’est extraordinaire de voir cette domination quand on sait qu’on n’a parlé pendant des années que de Roger Federer et de Rafael Nadal qui sont des joueurs exceptionnels. D’autres comme Del Potro ou Murray n’arrivent tout simplement pas à suivre la cadence infernale de Nole. » Travailleur infatigable, relanceur hors pair, le Serbe dégage un style moins spectaculaire que ses deux prédécesseurs. Mais terriblement efficace.

« Dans les salles de musculation, il s’entraîne en s’amusant, en prenant du plaisir mais avec une rigueur absolue, a remarqué Patrice Dominguez qui cerne une explication de son incroyable ascension. Dans ce secteur, il a dépassé Nadal qui n’était pas un enfant de chœur dans le domaine du physique. » Nouveau statut oblige, le dernier vainqueur de la Coupe Davis avec la Serbie a même lissé son image, lui qui n’hésitait pas à singer tous les joueurs du tournoi. « Depuis qu’il fait partie des meilleurs, il a arrêté, rappelle l’ancien DTN de la Fédération française. Il est devenu beaucoup plus respectueux des autres. Il n’ose plus le faire. » Car c’est maintenant lui que ses adversaires vont essayer de copier.