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Prize money exorbitant, matchs expédiés, joueurs triés sur le volet: c’est quoi ce très lucratif Six Kings Slam organisé à Riyad avec Alcaraz et Sinner?

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Alors que les exhibitions se multiplient dans le tennis, le Six Kings Slam, organisé depuis deux saisons, est le dernier - très lucratif - à avoir vu le jour. Six joueurs se disputent la très coquette somme de 6 millions de dollars, un prize-money bien supérieur à celui d’un Grand Chelem.

La 6e confrontation de la saison entre Jannik Sinner et Carlos Alcaraz, disputée ce samedi (20h, heure française) sera peut-être celle avec le moins d’intérêt. Si les deux joueurs ont atteint des sommets vertigineux et historiques lors de leur finale de 5h29 à Roland-Garros, la 17e confrontation entre les deux leaders du tennis mondial actuel ne passionne pas les foules, puisque le sujet principal de la semaine reste le prize-money exorbitant que recevra le vainqueur: un chèque de 6 millions de dollars (environ 5,1 millions d’euros). Car comme la saison passée à pareille époque, l’Espagnol et l’Italien vont se disputer la couronne du Six Kings Slam, un tournoi d'exhibition disputé sur quatre jours (trois jours de compétition pour respecter une règle de l’ATP interdisant aux joueurs de s’affronter trois jours consécutifs lors d’une exhibition). Le tout dans le décor très spécial de la ANB Arena de Riyad (8.000 places), en Arabie saoudite.

Le principe? Six joueurs - choisis parmi le très haut du panier - sont sélectionnés pour disputer le tournoi et se voient garantir un droit de participation à hauteur de 1,5 millions de dollars (1,3 millions d’euros). Le lauréat de ce mini-tournoi empoche la coquette somme de 6 millions de dollars. A titre de comparaison, le prize-money est supérieur à celui empoché dans les quatre Grands Chelem (5 millions de dollars pour l’US Open, 3,7 millions pour Wimbledon, 2,7 millions à Roland-Garros et 2,2 millions pour l’Open d’Australie). Mais contrairement aux Majeurs, aucun point n’est attribué pour le classement ATP - le Six Kings Slam n’étant pas un événement homologué par l’ATP - et les résultats ne comptent pas dans le décompte officiel des confrontations. Malgré sa victoire face à Alcaraz lors de la première édition l’année passée, Jannik Sinner est donc toujours mené 10-5 dans ses duels face au numéro un mondial.

Un tournoi cible de critiques

D’ailleurs, l’Italien s’est montré cash concernant sa participation. Pour lui, le fait d’avoir la possibilité de partir avec un énorme chèque est une source de motivation supplémentaire. “Je mentirais si je disais qu'il n'avait pas de motivation liée à l'argent, a-t-il déclaré. “On sait tous ce qu'il y a en jeu. Mais on a aussi envie de rendre le sport plus populaire ici. C'est pour cela que nous venons ici.” L’appât du gain est même parfois plus fort que le jeu en lui-même, les joueurs étant vivement critiqués pour leur piètre prestation sur le court. Un an après Daniil Medvedev, qui avait fait de la figuration à Riyad, c’est cette fois-ci Alexander Zverev qui a été au cœur des critiques. Battu en moins d’une heure par Taylor Fritz (6-3, 6-4), l’Allemand est toutefois reparti avec son chèque de 1,5 million de dollars. Un prize-money supérieur à celui de Valentin Vacherot, récent vainqueur du Masters 1000 de Shanghaï (1,1 million de dollars).

La causerie de Virginie Phulpin : Six Kings Slam, bienvenue dans le tennis business - 17/10
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Le Six Kings Slam entretient la tradition des exhibitions, de plus en plus nombreuses et lucratives, dans le tennis. Ces dernières années, le monde de la petite balle jaune rivalise d’originalité pour proposer des tournois en plus de ceux imposés par l’ATP. Sur l’eau dans la baie de Doha, sur un court éclairé à la bougie en passant par un court hybride (la bataille des surfaces entre Rafael Nadal et Roger Federer en 2007), et dernièrement la Laver Cup, tous les moyens sont bons pour voir une discipline se tourner en ridicule. Surtout que ces derniers mois, Alcaraz et Sinner sont souvent montés au créneau pour dénoncer le calendrier surchargé. Mais il ne sont pas les derniers - ni les seuls - à refuser de telles opportunités lorsqu’elles se présentent.

Analie Simon Journaliste RMC Sport