Nadal, la thèse de l’accident

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L’état de forme de Rafael Nadal n’inquiète pas grand monde. Même après sa récente défaite en finale du tournoi de Madrid contre Roger Federer (6-4, 6-4), les spécialistes s’accordent sur la thèse du simple accident de parcours. Si le Suisse est parvenu à rompre le signe indien en écartant son grand rival pour la première fois depuis cinq rencontres, mettant fin à une série de trente-trois victoires sur sa surface de prédilection, le Majorquin récoltait encore hier la faveur des pronostics.
« Nadal a joué quatre finales ces dernières semaines. Il devait être émoussé, mais il sera le grandissime favori », explique le numéro cinq français Paul-Henri Mathieu, venu taper quelques balles du côté de Roland-Garros hier, et déjà battu huit fois par l’Espagnol, dont lors de la mémorable rencontre de 2006 à Roland-Garros. Florent Serra est tout aussi catégorique que son compatriote. « Non, je ne pense pas que Federer le batte. ‘‘Rafa’’ aura pris sa petite semaine de repos et il sera prêt, confie celui qui n’est parvenu qu’à prendre onze jeu en trois rencontres disputées contre Nadal. Après ses trois finales à Monte-Carlo, Barcelone et Rome, ainsi que sa demi-finale contre Djokovic, il a dû sentir le contrecoup. Mais il sera prêt, notre petit Espagnol. »
Serra comme Mathieu peuvent s’appuyer sur des statistiques impitoyables. En quatre participations à Roland-Garros, Nadal ne s’est jamais incliné et n’a perdu que deux finales sur terre battue (dimanche dernier mais aussi à Hambourg en 2007). Quant à son nombre de revers sur terre, il ne s’élève qu’à cinq (deux fois contre Federer, une fois contre Andreev, une fois contre Ferrero et une fois contre Gaudio) en cent cinquante cinq rencontres !
Fan du Suisse, et également présent porte d’Auteuil pour préparer les qualifications de la quinzaine parisienne, Eric Prodon résume parfaitement la situation. « Je suis content que Roger ait gagné dimanche, mais Nadal demeure le favori. S’il n’a pas de blessure, je ne le pense pas capable de perdre contre quiconque. Surtout sur un match en cinq sets. » Selon nos experts, la domination Nadal n’est pas prête de s’arrêter.