Tennis: l’ATP lance une enquête contre Zverev, accusé de violences conjugales

Accusé de violences conjugales par son ancienne petite amie Olga Sharypova, le joueur Alexander Zverev, qui continue de nier en bloc depuis le début de cette affaire, est désormais menacé par une enquête pour des faits de violence remontant au Masters 1000 de Shanghai, en 2019. L’ATP a reçu un rapport commandé concernant la sécurité au sein du circuit en matière d’abus et de harcèlement, et a annoncé ce lundi l’ouverture d’une enquête à l’encontre du joueur allemand. "Les allégations soulevées à l'encontre d'Alexander Zverev sont graves et nous avons la responsabilité de les traiter", écrit l’ATP, longtemps silencieuse sur le sujet, alors que les premières accusations remontent à plusieurs mois déjà, voire un an.
Zverev dénonce de "fausses allégations"
En octobre 2020, Sharypova avait accusé Zverev de lui avoir fait subir plusieurs épisodes de violences physiques et psychologiques pendant leur relation entamée en septembre 2018. De nouveaux et nombreux détails ont été publiés en août 2021, dans un article écrit par le journaliste indépendant Ben Rothenberg. On y a appris l’origine et la nature de nombreuses disputes, notamment physiques, qui auraient poussé la jeune femme, ancienne junior, à vouloir mettre fin à ses jours. Sharypova y explique avoir tenté de s’ôter la vie à l’occasion de la Laver Cup, à Genève, une compétition qui n’est pas mentionnée ce jour par l’ATP alors qu’elle figure bien dans son calendrier.
La jeune femme n'a jamais saisi la justice. Zverev, lui, a en revanche déclenché des poursuites contre l’auteur de l’article, ce qu’il annonçait avant l’US Open cette année. "J'ai demandé à mes avocats allemand et américain de se saisir de l'affaire. Ils ont déjà obtenu une injonction préliminaire contre la source et l'auteur qui a publié ces fausses allégations", assurait alors le joueur allemand sur son compte Twitter. "Le tribunal a entendu nos arguments et a considéré que les accusations portées étaient diffamatoires et fausses. Les avocats ont donc lancé de nouvelles procédures à l'encontre de la source et de l'auteur", poursuivait Zverev dans son post.
L’enquête diligentée par l’ATP, qui s’était refusée à tout commentaire dans l’affaire Basilashvili, est un tournant dans la politique de l’instance en matière de prévention contre les violences domestiques. Sans plainte formelle, l'ATP se refusait jusqu'à maintenant à engager des poursuites. S'appuyant sur les données relevées par les travaux des équipes de Chris Smart, ancien inspecteur en chef de la Metropolitan Police, l'ATP promet qu'elles aboutiront prochainement à la mise en place de prévention des maltraitances, l'éventail des situations pouvant conduire à des sanctions disciplinaires.
"En tant qu'organisation, nous reconnaissons la nécessité d'en faire plus pour garantir que toute personne impliquée dans le tennis professionnel se sente en sécurité et protégée. Les recommandations du rapport nous aideront à aborder cette question de manière solide. Nous nous engageons à faire des pas en avant significatifs et nous savons que cela ne se fera pas du jour au lendemain", a déclaré le directeur général de l'ATP, Massimo Calvelli.