Bartoli Time: souvenirs de l'US Open, fin de carrière, relation avec les médias, les confessions de Tsonga

Un premier US Open dont il se souviendra longtemps
"Le premier souvenir qui me revient en tête? Je dirais qu’il y en a deux. Il y a évidemment la première fois où j’ai joué en juniors. J’ai eu la chance de gagner l’US Open Juniors en 2003, ç’a été pour moi une vraie révélation. C'était un moment dans ma carrière où, à 17-18 ans, je me posais des questions sur mon avenir, sur ce que j’avais envie de faire. J’adorais le tennis, j'avais envie de faire du tennis. Cette victoire est venue appuyer le fait que je faisais certainement partie de ceux qui pouvaient aller loin et éventuellement rentrer dans le top 100, le top 50 et peut-être plus. Le deuxième, c’est la première fois que j’ai joué l’US Open chez les pros. J’étais dans les qualifs. J’avais perdu contre Jérôme Golmard au premier ou au deuxième tour des qualifs à l’époque, ça reste pour moi un immense souvenir. Jérôme, je le regardais à la télé, c’est un joueur qui m'impressionnait beaucoup."
"Je me rappelle que pendant ces qualifications, j’avais eu des problèmes d'hôtel. J’avais dû dormir chez l'habitant à New-York. On avait eu des problèmes de réservation. On était trois joueurs français. Il fallait qu’on confirme notre réservation, ce qu’on avait pas fait. On s’est retrouvé à une semaine de la fashion week avec des hôtels beaucoup trop chers pour nous. Un bon samaritain nous a accueilli dans son appartement avec des matelas par terre."
Serena Williams, "une grande personne"
"Quand je parle de Serena finalement, c’est vrai qu’elle a toujours été hyper avenante, du moins avec moi. Elle a vraiment été super souriante, plutôt sympa. Elle s’intéressait beaucoup aux autres aussi, elle n’était pas toujours que sur elle-même. J’imagine que dans le tennis féminin, il y aura d’autres avis, ce que je peux comprendre (sourire). C’était un peu plus tendu, je peux comprendre. C’est une immense championne, et elle le restera quoiqu’il arrive. Elle a marqué toute une génération. Elle a une longévité exceptionnelle, qui n’a pas été sans difficulté d’ailleurs. Je pense qu'elle a traversé malgré tout beaucoup de choses dans sa vie. Dans sa vie d’adolescente, de jeune femme, de femme. Elle a une petite fille. C’est quelqu’un dont on peut considérer qu’elle a vécu plusieurs vies, elle reste une grande personne."
Son dernier match à Roland, le premier jour du reste de sa vie
"Dans ma carrière, je me suis toujours attaché à ne pas tricher avec les autres, à ne pas tricher avec moi-même. Ce match-là, je l’ai abordé avec l’envie de le gagner. Je n’étais pas là pour arrêter de jouer, je savais qu’il se tramait quelque chose dans mon dos, mais j’étais venu pour gagner. Ce match a été très difficile, un déchirement, parce que j’avais envie d'aller au bout. Avec le recul, je me dis que c’est une très bonne chose que ce ne soit pas arrivé, finalement, parce que je ne sais pas comment j’en aurais fait un deuxième. Mais c’était un beau match. J’ai vécu des émotions magnifiques, avec le recul. Je ne pouvais pas mieux faire qu’un gros combat pour terminer ma carrière."
Sa relation parfois contrariée avec les médias
"Ce n’était pas vraiment une défiance, pas une cassure non plus. Je pense que c’était tout simplement la difficulté pour un jeune qui vit de sa passion, et qui ne voit pas de mal dans ce qu’il fait, à être critiqué, à être parfois mis sur un piédestal. Ce jeu médiatique, avec la maturité, j'ai compris que c'était quelque chose de normal, mais de très difficile à vivre pour toute personne qu’on mettrait dans cette situation. J’ai fini par comprendre à quoi ça servait, à me faire grandir et à prendre du recul sur les choses, en me disant: 'en fait ce n’est qu’un jeu'."