Coupe Davis: France-Suisse, le défi de leur vie

Gaël Monfils et Jo-Wilfried Tsonga - AFP
Les nouveaux Mousquetaires enfin dans l’histoire ?
Sans Jo-Wilfried Tsonga, blessé, ils avaient échoué il y a quatre ans à Belgrade contre la Serbie de Novak Djokovic. Cette fois, contre la Suisse de Roger Federer, Arnaud Clément pourra compter sur ses quatre Mousquetaires, surnom hérité des premiers héros français de la Coupe Davis, Henri Cochet, Renée Lacoste, Jacques Brugnon, Jean Borotra, vainqueurs en 1927 d’une série de six titres successifs. Si Gilles Simon sera remplaçant, Jo-Wilfried Tsonga, Gaël Monfils, en simples, et Richard Gasquet associé en double à Julien Benneteau, doivent conquérir le titre qu’on leur promet depuis des années. « Il y a cinq-six ans, on les a vendus comme les nouveaux mousquetaires mais c’était trop tôt, ils n’étaient pas prêts, juge Guy Forget, ex-capitaine des Bleus. Cette accumulation de matches, de victoires mais aussi de défaites dans les dernières marches les pousse à se dire que c’est peut-être leur dernière chance. Peut-être que tout est réuni pour que ça se passe maintenant. »
Une si longue attente
Treize ans, c’est long. Trop long pour l’équipe de France qui n’a plus soulevé le saladier d’argent depuis 2001 et une victoire en Australie. Depuis ? Deux échecs en finale, contre la Russie en 2002 et la Serbie en 2010, et beaucoup de désillusions. On comprend dès lors beaucoup mieux pourquoi Jo-Wilfried Tsonga parle des « trois jours les plus importants » de sa vie. « Il faut rentrer sur le terrain avec un état d’esprit de boxeur », ajoute le Manceau. C’est clair, les Bleus sont motivés.
Dompter « maître » Federer
Même diminué par des douleurs au dos, Roger Federer reste… Roger Federer, le meilleur joueur de tous les temps pour beaucoup d’observateurs avisés. Si ce pépin physique peut lui jouer un vilain tour, sa motivation dans la seule compétition avec les JO (en individuel) qui manque à son énorme palmarès pourrait, à elle seule, suffire à effrayer les Bleus. Ce serait mal connaître Gaël Monfils, premier tricolore à se frotter au « maître » vendredi lors du 2e simple. « On sait que Gaël lui pose toujours des problèmes, note Benoît Paire, membre de la Dream Team RMC Sport. Avec cette ambiance, ça va le pousser. »
27 000 supporters en feu
« Il fait frais dans le stade, j’espère que les spectateurs n’auront pas trop froid. » Que Roger Federer soit rassuré, le stade Pierre Mauroy-Mauroy transformé pour la première fois en « Arena Sport » sera chaud-bouillant. Il n’était d’ailleurs par forcément nécessaire de distribuer des plaids. L’enjeu et les acteurs de cette finale de Coupe Davis devraient largement suffire à enflammer une enceinte où sont attendus 27000 spectateurs. Du jamais vu en France (le record en Coupe Davis est de 27 200 pour Espagne-USA en 2004). « Je pense que ça va être un truc de malade, promet Gaël Monfils. C’est la finale de la Coupe du monde ! »