Djokovic : « On adore jouer devant notre public »

Novak Djokovic - -
Novak, à quelle ambiance les Français doivent-ils s’attendre pour cette finale de Coupe Davis ?
A une ambiance fantastique. Ce sont les meilleures sensations que j'ai ressenties sur un court de tennis. Surtout en 2007, quand nous avons affronté l'Australie, il y avait 19 000 personnes par jour pendant trois jours. Et trois ans après, nous y revenons, en position de la gagner la Coupe pour la première fois ! On adore jouer devant notre public, et ce sera très spécial pour nous tous parce qu'on ne sait pas si on aura l'opportunité de jouer à nouveau une finale à la maison, tous ensemble. C'est pour cela qu'on veut vraiment la gagner.
On craint en France des débordements de la foule, des insultes...
Les joueurs n’ont aucune raison d'avoir peur. Les Serbes sont des supporters tout à fait normaux ! Ils veulent qu'on gagne, ils nous soutiennent. C’est l'un des meilleurs publics au monde en Coupe Davis, honnêtement. J'ai joué avec mon équipe en Russie, en Espagne, où la foule est aussi très chaude. Et je comprends ce que c'est que de jouer à l'extérieur. Ce n’est clairement pas facile, mais c'est ce qui rend la Coupe Davis si spéciale.
Avez-vous une responsabilité particulière vis-à-vis de votre pays ?
Nous, les joueurs serbes, devons représenter notre pays du mieux possible, et ainsi donner aux jeunes de meilleures conditions pour jouer que celles que nous avions. Nous avons grandi au moment où la situation du pays était difficile, il y a eu la guerre (dans les années 90, ndlr). Nous n'étions pas dans les meilleures conditions pour devenir des joueurs professionnels. Mais ça nous a rendus plus forts ! Je pense vraiment que parfois, c'est bien de ne pas être dans les meilleures conditions, parce qu'on doit se battre, et qu'on devient mentalement plus fort.
« Quand on doit se battre, on devient plus fort »
Le tennis serbe a-t-il beaucoup de choses à envier à la France ?
Vous avez tellement de choses : un Grand Chelem, les Masters de Bercy, de grands tournois dans tout le pays, beaucoup de bons joueurs, saison après saison… Tous les ans ou presque, de nouveaux joueurs français percent ; vous avez les meilleurs juniors, toujours un joueur dans le top 10, ou presque. Ça en dit long sur la qualité du tennis français, sur son organisation. On respecte cela, et on sait que la France est un pays de tennis.
Que pouvez-vous dire des joueurs français ?
Je connais Monfils depuis très longtemps, on a joué en juniors ensemble. Je connais Jo, bien sûr, Simon, Gasquet… je les connais tous ! J'ai de bonnes relations avec tous les joueurs français, et je suis sûr que ça ne changera pas parce qu'on est adversaires en Coupe Davis - même si c'est important.
Que pensez-vous de la personnalité de Gaël Monfils, le n°1 français ?
Monfils est toujours enjoué en dehors du court, et le public aime voir ce genre de joueurs, comme Tsonga : ils ont tous les deux cette étincelle dans leur jeu et dans leur attitude. Notre sport manque de joueurs comme eux : on a besoin de personnalités sur le court. La foule vient voir du tennis, mais vient aussi s'amuser, voir un spectacle, et leur présence est bonne pour notre sport.
Et Simon, Gasquet ?
Ce sont des joueurs très talentueux, c'est très compliqué de les jouer. Gasquet possède l’un des meilleurs revers du monde. S'il joue son meilleur tennis, il peut battre n'importe qui, sur n'importe quelle surface. Même chose pour Simon. S'ils n’ont pas de pépins physiques, ils resteront parmi les meilleurs.