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Dominguez : «L’esprit des Mousquetaires est là !»

Pour Dominguez, l'équipe de France peut renverser les pronostics qui lui sont défavorables grâce à son état d'esprit

Pour Dominguez, l'équipe de France peut renverser les pronostics qui lui sont défavorables grâce à son état d'esprit - -

Emmenée par le n°3 mondial Novak Djokovic, la Serbie part favorite de la finale de Coupe Davis qui débute vendredi. Mais pour l’ancien DTN du tennis tricolore, les Français peuvent retourner les pronostics grâce à leur esprit d’équipe.

Patrice Dominguez, l’équipe de France est-elle prête à gagner cette finale dans un contexte qui s’annonce bouillant ?
Les joueurs sont des champions, ils ont déjà affronté des publics très différents, ils ont un passé en Coupe Davis, c’est une équipe qui a de l’expérience. Le staff a certainement accentué le travail psychologique pour mettre à l’abri les joueurs de comportements déraisonnables. Chacun doit être dans une sorte de bulle pour dégager une attitude positive qui n’encourage pas le public à dépasser la mesure.

Au-delà de la composition de l’équipe qui était prévisible, la présence d’Arnaud Clément relève quand même du miracle…
On ne l’aurait jamais donné présent pur cette finale au mois de juillet à Clermont-Ferrand quand la France a battu l’Espagne. C’était impensable, il était hors du coup, absolument pas sélectionnable. Et puis, il a bien joué sa chance à l’US Open (éliminé au 3e tour), il a profité de la blessure de Julien Benneteau, le capitaine a fait appel à lui, et il a bien tenu sa place contre l’Argentine en double. Je ne vois pas qui pourrait le remplacer en double (samedi).

Que vous inspire la présence de Jo-Wilfried Tsonga alors qu’il est forfait ?
Jo avait terriblement envie de faire partie de cette équipe. Il a soudé cette équipe, il a permis l’amalgame entre sa génération et les anciens comme Llodra et Clément. Il était le leader charismatique, il a envie d’en être. Il était déjà présent lors de la demi-finale contre l’Argentine, il est venu au stage… Benneteau sera dans l’avions avec lui, jeudi, le jour du tirage au sort. C’est une équipe de sept joueurs qui a fait cette campagne.

« Belgrade pourrait ressembler à Malmö »

Cet esprit d’équipe dans le groupe France est-il nouveau ?
Non, les Français ne sont ni plus ni moins individualistes que les joueurs des autres pays. La différence réside dans l’héritage qui existe dans le tennis français. Les Mousquetaires ont gagné la Coupe Davis, on a construit un stade comme Roland-Garros, il y a une histoire qui s’attache à la Coupe Davis. Même si les joueurs ne s’embrassent pas sur la bouche tous les matins au petit-déjeuner, il y a une union sacrée au sein de l’équipe de France depuis une douzaine d’années. La victoire de 91 contre les Etats-Unis, celle de 2001 contre l’Australie, ont été remporté par un collectif qui dépasse les égoïsmes de chacun. La France n’est souvent pas la meilleure équipe sur le papier, comme en 96, et Belgrade pourrait ressembler à Malmö.

Quelle est la clé pour battre les Serbes ?
Il ne faudra pas perdre contre leur n°2, Troicki ou Tipsarevic, accomplir un exploit face au n°1, Djokovic qui est en fin de saison, on l’a fait en Australie en 2001, et sortir un gros match en double.

Mais quand même cette Serbie est favorite, surtout depuis le forfait de Tsonga…
Bien sûr, c’est indiscutable ! Elle joue chez elle, elle aura 18 000 furieux dans les tribunes, elle a un grand champion comme Novak Djokovic, mais la France a montré à Malmö en 96 ou en Australie en 2001 qu’elle était capable des plus grands exploits.

Propos recueillis par Rodolphe Massé