Nadal en terre promise

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Les missiles à répétition de Juan Martin Del Potro n’auront pas eu raison de Rafael Nadal. Malgré un combat titanesque, notamment lors d’un quatrième set d’une intensité exceptionnelle, le Majorquin, vainqueur en quatre manches (1-6, 6-4, 6-1, 7-6 (7/0)), a offert à l’Espagne son pays un cinquième sacre en Coupe Davis.
« Rafa » a donc mis tout le monde d’accord. Dans la bouillante enceinte de Séville, le numéro 2 mondial a fait taire les sceptiques. Son épaule est souffrante ? Sa fin de saison ratée ? C’était oublier sa rage de vaincre dès lors qu’il enfile le t-shirt rouge de l’équipe d’Espagne. Surtout en finale de Coupe Davis. « Il a été méconnaissable aux Masters de Londres, mais dès lors qu’il joue pour son pays, il retrouve toute sa hargne. Rafa sait se sublimer, observe l’ancien DTN Patrice Dominguez. C’est un champion qui a d’ores et déjà marqué l’histoire de la Coupe Davis. »
Sans être une surprise, le triomphe espagnol, (vainqueur 3-1 face à une équipe argentine maudite en finale (4 défaites), est encore plus beau si ajoute qu’il s’agit du cinquième saladier en l’espace de onze ans (2000, 2004, 2008, 2009 et donc 2011). Soit quasiment un titre tous les deux ans. A ce rythme, l’Espagne va vite fondre sur la France et la Grande-Bretagne (9 Saladiers).
« Rafa est un winner »
Intraitable sur sa terre battue où elle est invaincue depuis 1999 (défaite contre le Brésil de Kuerten), elle peut surtout dire merci à son champion. Pour son troisième titre personnel (2004, 2008, 2011), « Rafa » a puisé très loin dans ses ressources pour vaincre Del Potro. Après avoir facilement remporté le premier set (6-1) puis mené 40-0 à 1-0 dans le 2e set, l’Argentin semblait bien parti pour relancer son pays. « Au début, Del Potro a vraiment bien joué, commente Albert Costa, le capitaine de la sélection ibérique. Mais Rafa, c’est Rafa, c’est un winner ! » Surtout en Coupe Davis où il n’a perdu qu’un seul match, le premier, en 2004, année où il devint à 18 ans le plus jeune vainqueur de cette compétition. Nadal aime cette compétition. Après avoir perdu en finale de l’US Open contre Djokovic, il avait vaincu la fatigue pour gifler les Bleus en demi-finale (4-1). On comprend mieux pourquoi Nadal, soudain réveillé, a inscrit 26 points consécutifs sur son service. Et vaincu, dans la douleur, le solide argentin. Sa chute de bonheur sur la terre battue de Séville restera l’une des images fortes de la saison. Celle d’un immense champion.