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Open d’Australie: pourquoi Mannarino ne veut pas connaître le nom de ses adversaires

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Tombeur de la tête de série de n°10, le Polonais Hubert Hurkacz, Adrian Mannarino a rappelé qu’il ne souhaitait pas connaître le nom de ses prochains adversaires. Il ne déroge pas à la règle lors de l’Open d’Australie.

Adrian Mannarino a signé l’une des performances du début de l’Open d’Australie en éliminant le Polonais Hubert Hurkacz (6-4, 6-2, 6-3), tête de série n°10, lors du deuxième tour, ce mercredi. Le Français ne se souviendra pourtant pas de cette victoire comme la plus belle de sa carrière.

"J'ai déjà fait des meilleurs résultats à Wimbledon ou en Grand Chelem où j'ai gagné des matches plus durs peut-être contre des joueurs un peu moins bien classés, a-t-il confié en conférence de presse. J'ai fait un bon match, tactiquement c'était très bien."

Il assume d’ailleurs sa tactique, pas franchement emballante mais terriblement efficace. "C'était vraiment lui pourrir le jeu, lui mettre des balles de mauvaise qualité sur lesquelles il n'arriverait pas à s'appuyer, a-t-il confié. Quand ça marche, tu as l'impression d'être un génie, et quand cela ne marche pas, on se dit: 'je suis complètement débile'. Aujourd'hui, c'était un bon jour."

"Quand je regarde, j’ai l’impression qu’il y a 95% des joueurs qui me battent"

Au prochain tour, le joueur de 33 ans sera opposé au Russe Aslan Karatsev, tête de série numéro 18. Mais il ne veut rien savoir de l’identité de son adversaire, une vieille habitude à laquelle il ne déroge pas à Melbourne. "J'ai l'impression quand je regarde le nom de mon futur adversaire, qu’il y a 95% des joueurs qui me battent, je me dis c'est foutu, explique-t-il. J'ai tendance à prendre un gros coup sur la tête, à réfléchir beaucoup. Au premier tour (victoire en cinq sets face à l’Australien James Duckworth), on m'avait dit que je jouais un Australien, je m'étais renseigné. J'y ai réfléchi pendant trois jours, j'ai fait le match 15 fois dans ma tête, j'étais épuisé, et cela ne me sert pas. Quand j'ai la chance de ne pas savoir contre qui je joue, je prépare le match dans de meilleures conditions, ça me donne plus d'énergie."

"J'ai su que je jouais Hurkacz très peu de temps avant le match, poursuit-il. Je n'ai même pas besoin de discuter avec mon coach. En 30 secondes, je sais ce que je vais faire, et je ne me pose pas trop de questions. Ça me permet d'arriver frais dans la tête."

"Une fois, j'avais pris le petit-déjeuner pendant une heure avec Gilles Simon sans savoir qu'on s'affrontait après"

Et le joueur arrive plutôt bien à maintenir le secret. "Pratiquement tous les joueurs français savent que je fonctionne de cette manière et ne me parlent pas des tableaux, explique-t-il. Je ne parle pas trop avec les étrangers donc le sujet ne vient pas sur la table. Quand on est entre potes, on parle d'autre chose. Ils sont aussi vachement resoectueux. Une fois j'avais joué Gilles Simon et je ne le savais pas. On avait pris le petit déjeuner pendant une heure ensemble et lui savait qu'on s'affrontait deux heures plus tard, mais pas moi. Ce sont des bons mecs qui respectent ça."

"Le classement du joueur en face je m'en fous un peu, conclut-il. Il y a certains joueurs moins classés qui me posent problème. Hubert (Hurkacz) je l'ai déjà joué dans le passé, je savais que j'avais de quoi l'emmerder. Il a eu de supers bons résultats l'année dernière, mais je savais que ce n'était pas hors de portée. Le classement de l'adversaire, c'est vraiment la dernière chose sur laquelle je me concentre." Tactique gagnante.

NC avec AR et ES