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Après ses exploits sur la terre battue de Roland-Garros, que peut espérer Loïs Boisson sur gazon?

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Après son magnifique parcours à Roland-Garros et sa défaite en demi-finale, Loïs Boisson va maintenant se tourner vers la saison sur herbe. La nouvelle numéro un française va découvrir cette surface. Son jeu, parfaitement taillé sur terre, peut-il marcher sur gazon?

Son coup droit dévastateur sur terre, son lift, sa balle bombée, ses glissades parfaitement maîtrisées... Loïs Boisson a rapidement été comparée à la Rafael Nadal au féminin. La terre battue et la tricolore, c'est une vraie histoire d’amour depuis toute petite, la surface sur laquelle elle a passé de nombreuses heures depuis ses huit ans. Son nouveau classement, aux alentours de la 65e place mondiale, lui offre de nouvelles opportunités pour la suite. Déjà, une possible wild-card pour Wimbledon (30 juin-13 juillet), le grand chelem londonien. La demande a été faite par son équipe. En cas de refus, Loïs Boisson jouera les qualifications.

Mais le gazon, Loïs va le découvrir. Elle n’a jamais joué sur cette surface dans sa jeune carrière. À l’issue de sa défaite en demi-finale Porte d’Auteuil, jeudi contre Coco Gauff, la joueuse de 22 ans n’a pas voulu se projeter. "Le temps ne sera pas très long, c’est le tennis, on doit enchaîner semaine après semaine. Je n’ai jamais vécu une semaine aussi intense, physiquement, émotionnellement. C'est important de prendre le temps, de récupérer, pas par rapport à la défaite, mais par rapport aux deux semaines que je viens de passer. La suite, ce sera le gazon. Après je ne sais pas dans combien de semaines."

Besoin de s'adapter à la surface

Après l’ensemble des demandes médiatiques et un peu de repos, Loïs Boisson et son équipe vont vite prendre la direction des courts sur herbe. Elle a besoin de jouer pour s’adapter à la surface. "Le gazon, c’est une surface particulière", annonce Ivan Ljubicic, responsable du haut niveau à la Fédération française de tennis. "Si on regarde la technique de Loïs et sa manière d'utiliser des coups liftés, elle ne peut pas reproduire ça sur gazon, enfin c’est plus compliqué. Elle doit s'adapter. Avec son service et le slice, elle peut gagner des points", analyse Ljubicic. Une pensée partagée par Florent Serra, consultant tennis pour RMC Sport. "Je pense qu’elle peut faire de belles choses quand même sur gazon. Elle a un petit slice qui est assez intéressant, qui lui permet de changer les rythmes, de varier, et ça, c'est pas mal sur gazon. Un petit peu de volée à travailler et puis à 22 ans, elle va progresser."

"C’est important que Loïs joue sur gazon, car les années à venir elle y sera amenée", insiste Ivan Ljubicic. Dès la semaine du 16 juin, Loïs Boisson pourrait prendre la direction de Berlin ou Nottingham. En cas de wild-card, la Française intègrerait le tableau principal. Sinon, les qualifications débuteraient le 14. Son entraîneur, Florian Reynet, connait très bien le tournoi anglais. En 2019, il entrainait Caroline Garcia, et cette dernière s’était imposée à Nottingham. Reste que sa joueuse actuelle va quant à elle fouler pour la première fois le gazon.

"La première fois que j'ai joué sur gazon, j'avais l'impression de jouer dans mon jardin", se remémore Florent Serra quand on lui demande quelles seront les premières sensations de Loïs Boisson. "C'était assez marrant d'ailleurs d'avoir cette sensation-là, mais on s'y fait vite. Après, quand la compet' commence, je me souviens que j'avais pris deux-trois 'doudounes' comme on dit face à des joueurs qui étaient spécialistes de la surface", sourit Serra. Mais le gazon d’aujourd’hui est bien moins rapide qu’à son époque. "Maintenant, on a vraiment le temps de s'organiser. Ce n’est plus comme avant où le rebond était très bas. Ça rebondit un petit peu, elle aura du temps en plus, donc c'est déjà plutôt une bonne chose pour le déplacement. Je pense qu'elle va arriver à imposer son jeu, comme elle a pu le faire sur terre battue", avoue Florent Serra.

Si sa demande de wild-card pour Wimbledon est acceptée (l'officialisation est attendue le 18 juin par le All England Club), Loïs Boisson pourrait également s'aligner à Bad Hombourg (WTA 500) la semaine précédent le Grand Chelem londonien, toujours avec une invitation à la clé. Si elle est snobée par Wimbledon, les qualifications pour le Grand Chelem anglais se joueront à Roehampton. Avec son classement protégé, elle est déjà assurée d'avoir sa place. Elle sera tête de série car là, c'est le classement WTA actualisé qui fait foi. Boisson et son staff vont se donner quelques jours pour tracer la feuille de route selon les retours des directeurs des tournois puisque des wild-cards sont en jeu. 

Léna Marjak