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Nadal, le champion mal-aimé

Rafael Nadal

Rafael Nadal - -

L’Espagnol, qui entre en lice mardi, peut devenir le joueur le plus titré à Roland-Garros en cas de succès. Pourtant, le public parisien boude son jeu et son état d’esprit en lui préférant Federer ou Djokovic.

Rafael Nadal va débuter, mardi face à l’Italien Simone Bolelli, sa quête vers un septième titre à Roland-Garros. En cas de succès en 2012, l’Espagnol entrerait définitivement dans la légende en effaçant des tablettes le record de victoires de Bjorn Borg à la Porte d’Auteuil (6). Le deuxième joueur mondial ne jouit pourtant pas d’une grosse cote de popularité en France. « Le public parisien est stupide », disait récemment Toni Nadal, oncle et entraîneur du joueur. Un public qui préfère largement Roger Federer (« plus classe ») ou Novak Djokovic (« plus drôle »). Même sur le stand de l’équipementier raquette (Babolat) de Rafael Nadal, le public n’est pas très nombreux pour participer au concours offrant « une rencontre en tête-à-tête avec Nadal »…

Si le Majorquin dégage, pour certains, un « côté arrogant », « pas spontané », « pas drôle », il paie également ses anciennes tuniques qui représentaient pour Pierre « une brute en marcel et bermuda, la caricature de l’Espagnol » et son jeu « en fond de court, répétitif ». « Il ne comprend pas, explique Carlos Pizzaro, journaliste espagnol à RFI Espagne, proche du clan Nadal. Cette image est due à l’agressivité de son jeu et son physique. Mais c’est quelqu’un qui vient d’une bonne famille, qui est très poli et respectueux. Le public en Espagne l’aime beaucoup pour l’exemple qu’il donne à la jeunesse. » La polémique née après les sketchs des Guignols de l’Info le soupçonnant de se doper a un peu plus égratigné le capital sympathie de l’Espagnol, raillé pour son manque de second degré. « Une paranoïa malvenue », estime Eymeric.

Pizzaro : « Le fait qu’il ne parle pas français l’a éloigné du public »

Dans ce flot de scepticisme, le tennisman de 25 ans possède tout de même quelques fans comme Laurent, qui le compare à Michael Schumacher : « Certaines personnes n’attirent pas la sympathie. Ça ne s’explique pas ». Les plus jeunes, comme Mathieu qui a grandi avec Nadal, ou la gent féminine sont aussi fans de leur champion préféré. « Je l’adore, il est beau, explique Mathilde. Il a un tennis exceptionnel et puis il est espagnol ! » Dimanche, Nadal a tapé ses dernières balles d’entraînement face à une assistance très garnie. « Le fait qu’il ne parle pas français l’a éloigné du public de Roland-Garros, reconnait Carlos Pizzaro. L’année dernière, il a dit une phrase en français pour soigner sa rupture entre lui et le public. » Peut-être prépare-t-il un discours, cette année, pour fêter son entrée au panthéon de Roland-Garros.