Djokovic, sur un air de déjà-vu

Novak Djokovic - -
L’espace d’un moment, New York a bien cru revoir une scène datant du mois de juin dernier. Celle d’un Novak Djokovic, un genou à terre, terrassé en demi-finale d’un Grand Chelem par Roger Federer. Ce moment, le public de Flushing Meadow l’aura vécu à deux reprises. La première aura duré 101 minutes environ. Le temps, pour le Suisse, d’arracher un tie-break au numéro un mondial (7-6), le gain de la deuxième manche (6-4) et, donc, déjà d’entretenir un bis repetita de Roland-Garros. La seconde arrivera dans le cinquième set. A 5-3 très exactement et alors que « Roger » a deux balles de match dans sa raquette. C’est là que s’arrête la séquence souvenir. Et qu’une autre impression de déjà-vu lui emboite le pas.
Contre toute attente, Federer craque. Comme crispé par l’enjeu, lui qui avait déjà exécuté le geste du bourreau trois mois plus tôt, « offrant » à Djokovic sa première défaite de l’année. Les balles de match du Suisse se transforment en balle de débreak pour le Serbe. Puis en jeux sonnants et trébuchants. .. pour l’intéressé. Qui ne craquera pas cette fois, convertissant la première occasion de conclure se présentant à sa portée. A deux balles de la sortie, Novak Djokovic renverse la vapeur et terrasse Federer… 7-5. Comme il y a un an, déjà, à New York. Et toujours dans le cinquième set. « C'est ma plus grande victoire de l'année et une des plus grandes de ma carrière, lâchera, tout sourire, le Serbe. J'étais dans la même situation que l'an dernier. Sur les balles de match, j'ai frappé mon coup droit aussi fort que possible. C'était un pari, j'ai eu de la chance. »
En course pour le Petit Chelem
« Roger » a-t-il repensé à cette finale de l’US Open que « Nolé » lui avait soufflé sous le nez ? Toujours est-il que l’ex-numéro un mondial n’aura pas réédité son exploit de la Porte d’Auteuil. Malmené d’abord puis dépassé ensuite lors des troisièmes (6-3) et quatrièmes sets (6-2), l’ex-terreur du circuit aura bien hissé son niveau de jeu dans l’ultime manche, serrant les jeux, le poing également, bien déterminé à croquer à pleine dent dans un 17e succès en Grand Chelem. Pour cela, il aurait encore fallu que la muraille mentale du Suisse ne se lézarde pas au plus mauvais moment.
Fébrile parfois, un peu gauche aussi, comme lors de cette vilaine double faute dans le deuxième set, Djokovic, lui, n’a pas douté. On dit le Serbe pas vraiment impérial à New York? Il sera quand même au rendez-vous, lundi, de sa troisième finale d’un Grand Chelem cette saison (Open d’Australie et Wimbledon), sa 11e finale, plus précisément, dans un tournoi cette année. Et à chaque fois qu’il en a joué une – sans jeter l’éponge, comme à Cincinatti – il l’a remporté. Si Novak Djokovic disputera sa troisième finale de Grand Chelem de l’année, Rafael Nadal sera bien en face de lui lundi pour tenter de le faire trébucher dans un remake de la finale 2010. Malgré un début de tournoi vraiment cahin-caha, le Majorquin est monté en puissance avant de s’offrir Andy Murray en quatre manches la nuit dernière. Nadal l’emporte 6-4, 6-2, 3-6, 6-2. S’il s’impose, il soulèvera son 11e titre du Grand Chelem, le deuxième consécutif dans la Grosse Pomme.