Voile: le conflit entre Gabart et la classe Ultim va prendre un tournant judiciaire

Le conflit entre François Gabart et la classe Ultim va se régler devant la justice. Alors que les armateurs et les skippers de cette catégorie regroupant les plus grands multicoques ont répété leur opposition à l’homologation du Trimaran SVR-Lazartigue pour la prochaine Route du Rhum, le vainqueur du Vendée Globe 2013 et Didier Tabary, propriétaire de ce bâteau qui fait tant polémique, ont publié un communiqué ce mercredi dans lequel ils annoncent qu’ils ont saisi le tribunal judiciaire de Paris.
"Alors que les inscriptions de la Route du Rhum sont effectuées, le Trimaran SVR-Lazartigue, récent second de la Transat Jacques Vabre, n’a toujours pas obtenu son autorisation pour courir dans la Classe Ultim, indique le communiqué. Pourtant, toutes les démarches et vérifications nécessaires à la conformité du Trimaran ont été entreprises et à plusieurs reprises, experts et jaugeur de la Classe ont statué sur sa conformité. Les membres de la classe, concurrents directs du Trimaran, au mépris de leurs engagements écrits, essaient désormais d’instrumentaliser l’institution de la voile qu’est World Sailing dans le but d’écarter le Trimaran SVR-Lazartigue de la Route du Rhum 2022 et des courses futures ouvertes aux Ultims."
Une "procédure rapide"
"L’échéance de la compétition approchant, et après six mois de négociations infructueuses, Kresk (le propriétaire du bâteau, ndlr) n’a d’autre choix que de saisir le Tribunal judiciaire de Paris, lequel a accepté une procédure rapide, pour assurer le respect de ses droits, permettre au Trimaran SVR-Lazartigue de prendre le départ de la course conformément aux engagements pris par la Classe et demander réparation du préjudice subi."
Selon Gabart, deuxième de la Route du Rhum en 2018, la classe Ultim reproche à son maxi-trimaran très avant-gardiste de ne pas être conforme au point 3.11 des règles internationales de course au large. Celui-ci dit que les winchs - moulins qui sont actionnés par le skipper pour reprendre les cordages - ne peuvent, en aucun cas être situés sous le pont, zone qui se doit d’être étanche. Pour Gabart, c'est simplement une question d'interprétation des règles: "Il y a eu une expertise mandatée par la classe Ultim qui a conforté notre interprétation. Un jaugeur et un membre de la Fédération française de voile ont confirmé aussi", avait-il ainsi expliqué à l'AFP fin mars.