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Volley: "Aller chercher cette Nations League ensemble", Rotar et les Bleues portées vers un objectif fou

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La réceptionneuse-attaquante des Bleues, Amélie Rotar, est revenue pour RMC Sport sur la victoire des Françaises en Golden League européenne. La future joueuse de Béziers se projette aussi sur la Challenger Cup, fin juillet. Huit équipes se battront pour un seul billet qualificatif pour la prestigieuse Volleyball Nations League mondiale.

Après ce premier titre pour une équipe de France de volley, il faut viser les étoiles en Challenger Cup à la fin du mois de juillet ?

Oui et non. Je suis consciente du chemin qui nous reste à parcourir. Mais je suis aussi certaine que cela va se faire par étape. La Challenger Cup se présente à nous et il faut continuer de progresser dans l’optique des Jeux olympiques 2024 à Paris. Nous sommes conscientes que ce groupe de huit est un gros morceau (Kazakhstan, Cameroun, Porto Rico, Colombie, République tchèque, Croatie et l’équipe reléguée de la VNL féminine). Cela va être compliqué mais si nous continuons avec cet état d’esprit, cette envie de travailler dans la même direction, je pense qu’on peut faire de belles choses à la Challenger Cup. Ce sera un saut dans l’inconnu et une belle expérience à vivre ensemble. J’ai hâte, ça fait envie.

La sélection qui gagnera cette Challenger Cup se qualifiera pour la Volleyball Nations League (VNL). C’est jouable ?

Rien n’est impossible. Il faudra aller chercher cette VNL ensemble. Nous aurons des moments difficiles mais il faudra être capable de se sortir du pétrin, comme nous l’avons fait, et de s’en sortir ensemble. Tout ce travail, toute cette progression, cette envie, cet état d’esprit nous ramènent aux JO 2024. Les Jeux sont dans nos têtes. Mais avant, il y a beaucoup d’étapes.

Vous réalisez que vous entrez dans l’histoire avec cette victoire en Golden League, le premier titre pour une équipe de France féminine de volley ?

Je suis encore sur mon petit nuage car j’ai du mal à réaliser ce qu’on vient de faire. C’est historique ! Cela parachève le travail entamé il y a maintenant un mois et demi avec le groupe. On a beaucoup travaillé et aujourd’hui ce n’est que de la fierté.

Six matchs, six victoires. Ce parcours sans faute a été sans difficulté ?

Non je ne dirais pas ça car nous avons connu deux gros passages difficiles. En Bosnie, nous sommes menées un set à zéro lors du troisième match. On a pris un bon set dans la tronche, perdu 25-18. Quelques années auparavant, après cette entame ratée, je pense sincèrement que nous aurions perdu le match. On a réagi collectivement en remportant les trois manches suivantes. On a aussi été en difficulté dans le deuxième set, en finale face aux Tchèques. C’était très serré, l’arbitrage ne nous a pas beaucoup aidé et la VAR ne fonctionnait pas. Finalement, nous avons gagné 27-25. Ces deux exemples prouvent que les Bleues progressent dans beaucoup de domaines dont un état d’esprit collectif fort.

Les Bleues ont définitivement franchi un palier ?

Oui avant nous n’étions pas capables de trouver des solutions individuelles et collectives pour repartir. Là, nous avons rebondi toutes ensemble. Dans la deuxième manche contre les Tchèques nous étions énervées, irritées, je l’ai bien senti. Mais on a réussi à faire abstraction de ces irritations, nous nous en sommes même servies pour se focaliser sur les points dans une fin de set très tendue. Oui nous avons progressé mentalement et toutes nos individualités créent une force collective. Nos trois joueuses qui évoluent en Italie ont progressé, amènent de la fraîcheur et de la nouveauté.

Amélie, vous avez joué toute la saison pointue avec votre club mais vous évoluez au poste de réceptionneuse-attaquante avec les Bleues. La ré-adaptation, vous l’avait fait à l’Euro 2021, a été facile ?

Oui car je connais les attentes du sélectionneur et des joueuses. Ils n'attendent aucun exploit de ma part en réception. Héléna et Amandine, la libéro, se mettent énormément au service de l'équipe et je suis consciente que bien souvent, elles se mettent en danger pour moi, pour couvrir une plus grosse zone de terrain. C'est beau de voir cet état d'esprit. Alors je dois simplement m’appliquer à conserver le ballon dans le cœur du jeu. Je suis satisfaite de ce que j’ai fait durant cette Golden League et j’aime ce rôle en poste 4 que me donnent mes co-équipières et le coach.

Vous avez signé à Béziers la saison prochaine. Vous évoluerez à quel poste ?

Je jouerai en tant que réceptionneuse-attaquante chez les Angels. L’une des meilleures libéros du monde a aussi signé, Justine Wong-Orantes. En équipe de France, je me sens à l’aise dans ce poste 4 et je veux travailler dans la continuité de ce que je vis en Bleues en tant que réceptionneuse-attaquante. Le discours de l’entraîneur Fabien Simondet m’a plu et Pablo Griboff est un très bon préparateur physique. Ce projet de jeu me tient à cœur et je sais que Justine va beaucoup m’aider dans ma réception.

Morgan Besa