Volley: "Ce n’est pas l’adversaire que je préfère", Philippe Blain se confie avant un France-Japon particulier en VNL

Ce sont des retrouvailles entre la France et le Japon. Le premier match contre l’adversaire nippon le 23 juin avait vu la victoire des Bleus (3-0) lors du deuxième week-end de la Ligue des nations (VNL) aux Philippines. Outsider, le Japon de Philippe Blain - révélation de la première phase - jouera toutefois crânement sa chance jeudi, en quart de finale à Bologne (18h), comme l'explique le technicien français.
Philippe Blain, comment se porte l’équipe du Japon avant ce quart de finale de VNL contre la France?
On a déjà à peu près atteint nos objectifs. Pour le Japon, arriver à la poule finale c’est un bel objectif. On est montés au ranking mondial (le Japon est 8e au classement mondial), maintenant c’est du bonus. On n’a pas pu faire trop tourner l’équipe depuis le début de la compétition donc ça commence à être long et difficile. On ne joue pas tous les jours un quart de finale de VNL donc tout le monde est motivé.
Comment expliquer la progression du Japon dans cette VNL?
En enchainant les compétitions comme les Jeux olympiques l’an dernier, cette équipe a pris de l’expérience dans les grandes compétitions. On a développé notre efficacité au contre là où l’on avait un déficit et puis l’état d’esprit de notre équipe est indispensable pour exister à ce niveau-là. Dans le jeu offensif on a aussi progressé notamment sur le jeu en balle rapide pour éviter d’être trop stéréotypés.
Vous qui avait connu le titre mondial avec la Pologne comme entraineur adjoint (avec Stéphane Antiga comme entraineur principal), peut-on comparer l’engouement populaire du volley au Japon avec la ferveur de la Pologne?
Les volleyeurs masculins sont très populaires auprès de 95% d’un public féminin (rires) ! Quand on regarde dans la salle, il y a énormément de femmes de tous âges qui suivent le volley-ball. Ça reste un sport populaire, très pratiqué au lycée. C’est un sport presque ancestral au Japon. Il ne faut pas oublier que le Japon a gagné des médailles dans les année 1970. Ça reste un sport historique pour ce pays.
Ce quart de finale contre la France, est-ce encore pour vous un match particulier (Philippe Blain a été l’entraineur de l’équipe de France entre 2001 et 2012) avec une touche d’émotion supplémentaire?
Sincèrement non, là je suis concentré sur ce que mon équipe peut faire à ce niveau de performance. J’avoue que je n’aurai pas voulu la France en premier choix car c’est une équipe qui est techniquement forte, qui a une bonne qualité de réception. Ça ne nous aide pas car plus l’équipe adverse a des difficultés en réception, plus ça nous facilite le jeu. Ce n’est pas l’adversaire que je préfère. En plus, ils ont l’air en forme et motivés pour gagner. C’est un adversaire de qualité, on a les nôtres, on donnera toute l’énergie pour faire un résultat.
Le retour de Jenia Grebennikov (libéro de l’équipe de France) ne va pas vous aider...
J’aurais préféré qu’il reste en vacances! Jenia reste le meilleur libéro du monde. C’est un obstacle supplémentaire pour nous. Mais nous sommes outsider, notre but est de faire un très bon match et de s’en servir comme expérience. On va en profiter au maximum.
Quel est votre avis sur la possible arrivée de l’équipe de Chine dans le championnat de France la saison prochaine?
Faire jouer quatorze étrangers dans un championnat de France où on a le droit à deux étrangers, je ne vois pas comment ça peut fonctionner ! C’est une histoire d’argent et sportivement je ne comprends pas la raison d’être de cela. Si c’est juste une question financière, il faut poser la question aux dirigeants. La Chine ne peut pas jouer le championnat de France sinon ça ne s’appelle plus le championnat de France. Après je suis juste un observateur extérieur...