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Volley: "Giani, c’est une main de fer dans un gant de velours", annonce Laurent Tillie

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Concentré sur la fin de saison régulière de son équipe des Panasonic Panthers qui tente de décrocher un billet pour les playoffs du championnat japonais, Laurent Tillie a pris quelques minutes pour répondre à RMC SPORT et évoquer Andrea Giani, le nouveau sélectionneur de l’équipe de France de volley-ball.

Giani est-il le sélectionneur qu’il faut à l’équipe de France de Volley ?

C’est un très bon choix. C’est d’abord un garçon très charmant, ouvert et posé qui connait très bien le volley en tant qu’ancien grand joueur avec ses médailles olympiques, ses titres mondiaux et européens et aujourd’hui en tant que coach de la Dream Team de Modène en Italie. Il fallait une pointure de ce talent-là pour diriger les champions olympiques français aux JO de Paris en 2024. Il faut des entraîneurs qui connaissent le très haut niveau avec les sélections nationales et qui vivent avec la pression dans les grands clubs européens. Il a amené deux équipes nationales sur deux podium européens, il sait s’adapter et a le respect des joueurs. C’est le même calibre que Bernardinho sans tous les titres du Brésilien.

Quels sont les points forts de Giani qui a coiffé au poteau le Finlandais Tuomas Sammelvuo, qui entraînait la sélection russe que vous avez battue en finale olympique ?

Pour parler de Giani, il a l’expérience. J’ai suivi ses entraînements à Milan et Modène, il est très classique, très Italien. Il sera moins paternaliste que Bernardinho tout en trouvent la bonne distance avec les joueurs, pas trop froid ni trop proche. Il démontre avec Modène qu’il sait entraîner une équipe avec de fortes personnalités, des joueurs différents. Il arrive à les contrôler. C’est une main de fer dans un gant de velours. Et puis, beaucoup de joueurs ont évolué ou évolue en Italie et parle la langue. L’Italien, c’est l’Esperanto du volleyball. Sammelvuo, qui parle Français, était du même calibre mais 6 ans plus jeune. Il est plus innovant et tout aussi performant. Leur envie à tous les deux montre la qualité du groupe français et l’attrait des Jeux olympiques à domicile. La passation de pouvoir se fera très facilement.

Quels rôles ont les champions olympiques dans le choix du sélectionneur ?

Les choix et les décisions sont faites en fonction du groupe, ici l’équipe de France, dont vous disposez. Si vous avez un groupe de jeunes joueurs, le poids de ces volleyeurs n’est pas très important. Si vous avez un groupe champion olympique, vous prenez plus d’avis auprès d’eux, de ses leaders. C’est normal. C’est de la simple psychologie de groupe, les joueurs ont évidemment un mot à dire. La vie est ainsi faite, certaines personnes, certains sportifs sont plus écoutés que d’autres. On ne peut pas tous être au même niveau et c’est normal.

L’objectif de Giani ne peut être que gagner les compétitions avec les Bleus pour bien préparer les JO 2024 ?

Cela a toujours été le leitmotiv de ce groupe. Il faut tout gagner. On ne fait pas des tournois internationaux pour s’entraîner. On participe à la VNL (Volley Nations League), les champions du monde et d’Europe pour les remporter. On gagne, en apprenant à gagner, en affichant ses ambitions et les podiums. Les objectifs sont clairs, définis et normaux, même si le plus dur n’est pas pour maintenant. Le plus dur sera à Paris, aux Jeux olympiques en 2024.

Morgan Besa