Volley, LAM: une décision tardive perturbe la fin de saison et les play-offs, nouveau scandale en vue

C’est une histoire comme seul le volley est capable d’en fabriquer. Le club de Cannes, champion de France en titre, disputera cette saison les play-downs. Et pour cause, il a terminé la saison régulière à la dernière place du classement à l’issue d’un exercice cauchemardesque, marqué notamment par la perte sur tapis vert de tous les points engrangés sur la phase retour. La commission sportive de la LNV avait en effet puni l’AS Cannes pour une qualification hors délai de plusieurs de ses joueurs (Aleksa Batak et Ronald Jimenez) recrutés lors du mercato hivernal. Le club azuréen avait fait appel. La LNV ayant refusé la conciliation du CNOSF, l'affaire est tombée entre les mains de la commission fédéral d'appel.
Sauf que la CFA a pris son temps pour examiner l’affaire, et vient seulement de rendre sa décision. Selon nos informations, Cannes a reçu notification de la décision tard mardi soir, laquelle n’est d’ailleurs toujours pas officielle, à trois jours du début des play-offs. Quel est le rapport? Le rapport est que si Cannes a toujours match perdu sur tapis vert pour cinq rencontres, toutes disputées avant le 4 février, le match gagné contre Nice (3-2), par exemple, ne figure plus parmi les sanctions. Le club azuréen perd donc le bénéfice de la première décision, qui lui donnait match gagné, et se fait doubler par Tourcoing au classement de la saison régulière, en passant de la 7e à la 8e place.
La colère gronde
Les deux clubs, Nice et Tourcoing, sont toujours qualifiés pour les play-offs, mais leur adversaire n’est plus le même. Résultat des courses, au lieu de jouer Tours, comme cela était initialement prévu, Tourcoing devrait se déplacer à Chaumont, et Nice prendre la direction de la Touraine, et non plus de la Haute Marne. "Je salue cette sage décision qui préserve l’équité sportive et préserve l’intérêt d’un sport sain et de l’esprit olympique", a réagi le président de Cannes Jérôme Rousselin, dont les joueurs avaient en plus été disqualifiés. Il devrait pouvoir les récupérer afin de jouer son maintien avec l’ensemble de ses forces.
Du côtés des quatre clubs concernés par les play-offs et cette décision, en revanche, la colère gronde. Un entraîneur d’un club de LAM se dit "outré", "dégoûté" par cette décision. "C’est de l’amateurisme pour une ligue championne olympique", tonne un autre. "Mon président a tellement honte qu’il n’a pas osé m’annoncer la nouvelle", ajoute ce dernier. Et ce n'est pas tout, puisque le club de Nantes, qui a été un temps en mesure de qualifier pour les play-offs, et jouera normalement les play-downs, envisagerait de déposer un recours, certainement devant le CNOSF voire le tribunal administratif dans un second temps.
En attendant, la commission sportive de la Ligue nationale de volley doit encore se réunir en urgence dans la journée pour entériner ce changement, mais cela ne fait guère plus de doute désormais, le volley français s'est encore mis dans le pétrin, et son image, quelle que soit l'issue de cette affaire, n'en sortira pas grandie.