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Dakar 2022: une deuxième explosion d’origine criminelle

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INFO RMC Sport/BFM TV - La deuxième explosion sur le Dakar 2022, ayant touché le camion d'assistance de la pilote Camélia Liparoti, est bien d'origine criminelle. C'est la conclusion à laquelle sont parvenus les enquêteurs français qui s'intéressent de près à ce dossier qui présente des soupçons terroristes.

Selon les informations de RMC Sport et de BFM TV, l'explosion du camion d'assistance de la pilote Camélia Liparoti (X-Raid Yamaha), survenue dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier à la sortie de Djeddah (Arabie-Saoudite) la veille du départ de la course, "n'est pas d'origine accidentelle". C'est la conclusion à laquelle sont parvenus les enquêteurs français qui s'intéressent de près à ce dossier qui présente des soupçons terroristes. Un fait survenu lors d’une liaison entre Djeddah et Ha’il, à la veille du grand départ du Dakar. Au kilomètre 102, le véhicule de couleur rose était contraint de s’arrêter subitement. La faute à un premier "boom" assourdissant entendu par l’assistant, nommé Walter Fortichiari avant que ce dernier ne constate des flammes au milieu du véhicule.  

Les services spécialisés français ont mené discrètement, ces dernières semaines, des investigations sur l'épave du véhicule italien, alors qu'elle transitait par la France, selon nos informations. "Ils ont constaté une projection de billes métalliques [à l'intérieur de l'habitacle] et des éléments laissant penser à un dispositif explosif peu banal, confie une source proche du dossier. Pour eux, l'origine accidentelle de l'explosion est donc exclue." 

Pour autant, le parquet national antiterroriste (PNAT) n'a pas ouvert d'enquête à ce sujet. Tout simplement parce qu'il n'en a pas la compétence. L'explosion ayant visé le camion d’assistance d'une ressortissante italienne sur le sol saoudien, le parquet antiterroriste ne peut pas se saisir du dossier. Mais ces investigations ont été menées en France pour permettre aux enquêteurs d'obtenir des éléments de contexte et, ainsi, pouvoir effectuer des comparaisons avec l'explosion dont a été victime le pilote français Philippe Boutron, le 30 décembre, alors qu'il s'apprêtait lui-aussi à prendre le départ du rallye-raid. Le but étant de déterminer, au final, si les deux explosions peuvent avoir été provoquée par une seule et même équipe, selon un mode opératoire similaire. 

Selon nos informations, et comme le prévoit la procédure en la matière, les autorités françaises devraient prochainement dénoncer les faits ayant visé le camion de Camélia Liparoti et les conclusions de leurs investigations aux autorités italiennes, seules compétentes pour pouvoir ouvrir une enquête de nature terroriste. 

10 millions d’euros, le prix de la fidélité

Le Dakar 2023 se déroulera lui une nouvelle fois exclusivement en Arabie Saoudite. Dans un premier temps ce nouveau tracé devait traverser les Emirats ou encore la Jordanie. L'Arabie Saoudite s'y est finalement opposé, après des négociations avec Amaury Sport Organisation (ASO). Pour convaincre l’organisation d’honorer son contrat jusqu’en 2024, le pays hôte a selon nos informations versé 10 millions d’euros supplémentaires.  

Une affaire qui est aussi suivie de près par le Quai d’Orsay. Ce dernier, a prévenu il y a quelques jours le diffuseur historique du Dakar, France Télévisions, que s’il se rendait de nouveau en Arabie Saoudite au mois de janvier 2023, c’était à ses risques et périls. ASO continue lui son tour d’Europe pour présenter la prochaine édition. L’organisateur, qui s’occupe aussi du Tour de France, fera d’ailleurs étape en France samedi prochain au Château de Lastours, non-loin de Carcassonne. Contactée, la direction d’Amaury Sport Organisation n’a souhaité faire aucun commentaire.  

Arthur Perrot, Nicolas Pelletier et Vincent Vantighem