
F1: "le système était contre moi", Hamilton raconte le racisme dont il a été victime enfant
Lewis Hamilton n’a pas forgé son caractère de champion par hasard. Dans un entretien accordé à Jay Shetty sur YouTube, le sextuple champion du monde de Formule 1 détaille ce qui a marqué son enfance, à savoir plusieurs épisodes de racisme. "L’école était probablement la période la plus traumatisante et la plus difficile de ma vie", raconte-t-il, dans des propos retranscrits par Sports Illustrated.
"J'étais déjà victime d'intimidation à l'âge de six ans, explique le pilote Mercedes. Je pense qu'à l'époque de cette école particulière, j'étais sûrement l'un des trois enfants de couleur. Des enfants intimidateurs juste plus grands et plus forts m’embêtaient souvent". Il ajoute notamment qu’il était le dernier choisi dans les équipes en sport, "même (s’il) était meilleur que quelqu'un d'autre".
"Les enseignants me disaient: 'tu ne seras jamais rien'"
Il dénonce également "les coups réguliers, des choses qui vous sont soit lancées comme des bananes, ou des gens qui utiliseraient le mot n**** de manière tellement détendu. Les gens vous appellent métis, ne sachant vraiment pas où vous vous situez. Cela, pour moi, était difficile. Lorsque vous entrez ensuite dans un cours d'histoire et que dans tout ce que vous apprenez en histoire, il n'y a pas d'images de personnes de couleur dans l'histoire qu'ils nous enseignaient, je me disais: ‘où sont les gens qui me ressemblent?’"
"Les enseignants me disaient: 'tu ne seras jamais rien', ajoute-t-il au sujet de ses professeurs. Je me souviens d'être derrière le préau, en larmes, me disant: 'Je ne vais rien être.' Et y croire une fraction de seconde". Selon lui, il y avait "six ou sept enfants noirs sur 1.200 élèves" dans son école à cette époque.
"Je ne me sentais pas capable de rentrer à la maison et de parler à mes parents"
"Le système était vraiment contre moi et que je nageais en quelque sorte à contre-courant, conclut Hamilton. Mais je suis tellement reconnaissant pour ce parcours, parce que c'est ce qui m'a fait devenir la personne que je suis aujourd'hui". Précisant n’avoir pas pu faire part de ton témoignage à sa famille à ce moment: "je ne me sentais pas capable de rentrer à la maison et de parler à mes parents. Je ne voulais pas que mon père pense que j'étais pas fort".
Des propos qui font échos à ceux de l’ancien pilote brésilien Nelson Piquet, traitant de Britannique de "petit nègre" lors du GP de Silverstone en 2021 et révélés un an plus tard. "C'est plus qu'une question de langage, avait réagi Hamilton. Ces mentalités archaïques doivent changer et n'ont pas leur place dans notre sport. J'ai été entouré de ces attitudes et ciblé toute ma vie. J'ai eu tout le temps d'apprendre. Le temps est venu d'agir."