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"Ça serait mieux": la proposition de Van der Poel pour remplacer la chicane de Paris-Roubaix

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Tout juste rentré d’Espagne où il est allé s’entraîner et se ressourcer, Mathieu van der Poel était attendu de pied ferme par la presse européenne pour une conférence de presse rare et tout en anglais à Roulers en Belgique, au siège de Deceuninck, l’un des sponsors de son équipe. Accompagné de Jasper Philipsen, le champion du monde s’est ensuite exprimé en français au micro de RMC Sport sur Paris-Roubaix, mais aussi sur l’actualité cycliste et notamment la violente chute de plusieurs coureurs sur le Tour du Pays basque.

RMC SPORT: Parlons d’abord de cette fameuse chicane à l’entrée de la trouée d’Arenberg dimanche. Vous n’êtes pas fan et vous l’avez fait savoir sur les réseaux sociaux...

Mathieu van der Poel: Je crois que c’est bien de vouloir changer les choses, car la vitesse est très élevée à l’entrée de la trouée. Mais je pense que la chicane est peut-être encore plus dangereuse. Mais c’est bien qu’ils pensent à des solutions pour essayer de faire un peu mieux pour l’entrée de la trouée.

Est-ce qu’il y a une solution miracle?

C’est la question, c’est difficile. Si on venait déjà de la route en ayant tourné à droite, ça serait mieux. Mais c’est certainement plus pratique pour eux d’organiser le parcours comme cela. Il y a différentes options pour l’année prochaine qui sont peut-être meilleures, mais changer pour changer n'est pas forcément toujours mieux.

Vous parlez notamment de cette route sur la droite. C’est ça la solution?

C’est une bonne solution. Ou une chicane d’une autre façon sur la route avant d’entrer dans la trouée. Je pense qu’il y a beaucoup de solutions, mais celle-ci (la chicane de cette année, ndlr) ne me paraît pas la bonne.

Les grosses chutes, notamment celle du Tour du Pays basque, interrogent sur les raisons. Est-ce la faute des coureurs, des parcours ou de la mécanique?

Il est difficile de donner une raison, mais la vitesse est très très haute avec des braquets qui permettent d’aller toujours plus vite. Il y a aussi beaucoup de stress dans le peloton, mais les coureurs sont peut-être encore ce qu'il y a de plus dangereux. Ce sont eux qui font la course et qui peuvent choisir d'y aller ou pas.

>> Toutes les infos concernant la grosse chute dans la 4e étape du Tour du Pays basque

Ces chutes vous font-elles peur?

Oui, ce n'est jamais agréable de voir les autres tomber. Parfois, ce n’est juste pas de ta faute. Il faut être attentif aux autres coureurs aussi.

Quelques coureurs, comme Lilian Calmejane, ont réagi en évoquant les problèmes liés à la caféine que les coureurs prennent en course. Ça vous rend plus nerveux?

Oui, ce n'est pas un secret que beaucoup de coureurs utilisent la caféine pour le final des courses. Je ne pense pas que ce soit vraiment le problème, il y a juste de l’adrénaline dans le peloton. Tout le monde veut être à la même place. Mais il n’y a pas assez de place pour tout le monde, c’est ça le problème.

Vous pensez qu’il n’y a pas de solution?

Non, ce sont les coureurs qui font la course. On court sur des routes publiques, il y a déjà beaucoup de choses pour la sécurité. Difficile d'avoir une solution quand on voit toutes ces chutes dans le peloton.

Le matériel pose-t-il problème?

Oui, les grands braquets créent une vitesse très, très haute. Les freins à disques, aussi, permettent de freiner plus tard. Mais il y avait aussi des grandes chutes quand il n’y avait pas tout ça, donc je pense que ce sera difficile de trouver une solution.

"Le printemps est réussi"

Vous êtes tenant du titre de Paris-Roubaix. Vous semblez détendu, votre équipier Philipsen, deuxième l’an passé, lui aussi.

Pour moi, comme pour Jasper Philipsen, le printemps est réussi. C’est mieux que ce que j’espérais, et je suis donc très heureux et très relax pour dimanche.

Que se passera-t-il si, comme l’an passé, vous arrivez tous les deux sur le vélodrome?

On verra dimanche. Ce serait déjà un grand succès si on est deux, mais ce sera déjà difficile de gagner la course.

Pouvez-vous nous parler de ces pavés de Paris-Roubaix? Comment aborde-t-on un secteur pavé?

Il y a toujours beaucoup de stress aussi dans le peloton, et je pense qu’il faut être relax sur les pavés, ne pas tenir le guidon trop serré.

La plus grande course du monde, c’est bien Paris-Roubaix, comme le disait Tom Boonen?

C’est très difficile de comparer Paris-Roubaix et le Tour des Flandres. Moi, j’aime beaucoup le Tour des Flandres, mais c’est difficile à dire.

Quel est le danger pour vous d’être annoncé grand favori?

C’est difficile de faire la différence dans une course comme ça. Au Tour des Flandres, il y a des côtes assez dures pour faire la différence. Sur Paris-Roubaix, c’est un peu plus dur et il faut aussi, quand même, avoir de la chance au niveau du matériel.

Arnaud Souque, à Roulers (Belgique)