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Mondiaux de cyclisme: le Danois Pedersen sacré, Alaphilippe a flanché

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Parti à 33 km de l’arrivée, Mads Pedersen a trompé tout le monde dans le sprint final pour décrocher ce dimanche le titre de champion du monde devant Matteo Trentin, sur une course en ligne marquée par des conditions dantesques. Julian Alaphilippe a calé au pire moment.

De la pluie à n’en plus vouloir, du froid (moins de 10 degrés) et des abandons en pagaille… Le Yorkshire avait tout sauf des airs de paradis de la petite reine ce dimanche, pour la course en ligne des championnats du monde. Des conditions si dantesques que la retransmission s’est retrouvée perturbée pendant environ une heure. Mais du chaos sort l’héroïsme et à ce jeu-là, c’est Mads Pedersen qui a eu le dernier mot en décrochant le titre mondial.

Premier Danois sacré champion du monde

Et c’est une sacrée surprise. Le coureur devient le premier Danois à décrocher le titre de champion du monde. Pour cela, le champion du Danemark sur route 2017 a su se planquer, en suivant l’attaque de Mathieu van der Poel et Matteo Trentin à 33 kilomètres de l’arrivée. Le Néerlandais semblait archi favori mais a connu une énorme défaillance à moins de dix bornes du terme de la course. Une fringale fatale.

Matteo Trentin semblait donc hériter de la tunique de favori, surtout après avoir fait craquer son compatriote Gianni Moscon. Mais au sprint, devant un Stefan Kung allé au bout de lui-même, c’est finalement Mads Pedersen qui a profité de sa fraîcheur pour jaillir devant l’Italien. Un coup d’éclat somptueux, pour celui qui ne réalisait pas au moment de répondre aux médias.

Alaphilippe n’a pas su répondre

Il semblait pourtant serein, planqué dans un peloton qui durcissait le train sous l’impulsion d’un Rémi Cavagna parfait dans le respect des consignes de Thomas Voeckler, au point de faire craquer un Philippe Gilbert qui ne pouvait refaire son retard accumulé avec sa lourde chute. Mais Julian Alaphilippe n’en a pas profité.

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Alors qu’il avait peu à peu perdu ses coéquipiers au fil des relais, le héros du dernier Tour de France a manqué le bon wagon. Faute de jambes, le Français a flanché et n’a pu répondre à l’attaque impériale de Mathieu van der Poel et Matteo Trentin, rejoints par Gianni Moscon, Stefan Kung et Mads Pedersen, à 33 kilomètres de l’arrivée.

"On ne savait pas trop la forme de Julian, confiait son compatriote Rémi Cavagna sur France 3 après avoir abandonné. Il était le leader de l'équipe. On s'est mis à son service. J'ai roulé pour durcir la course, j'ai éliminé des coureurs. On a confiance en lui. S'il n’a pas suivi… C'est bizarre mais la course n'est pas finie." Mais le mal était fait et le train trop puissant à l’avant pour espérer combler l’écart. Le froid et la pluie auront peut-être fini d’engourdir les jambes d’Alaphilippe, qui ont déjà beaucoup tourné cette saison. Il termine 28e.

Deux ans après sa défaillance dans les derniers kilomètres de la course en ligne des Mondiaux - qui semblait pourtant pour lui - le Français connaît donc une nouvelle déception. Pouvait-il vraiment jouer la gagne? Difficile de trancher. L'équipe était construite pour lui et Thomas Voeckler confiait encore, en pleine course sur France 3, que son coureur était bien, ne craignait pas la pluie et qu'il était "épaulé". Les conditions difficiles, qui ont coûté la victoire à bien des favoris, auront peut-être finalement fait plus mal que prévu.

A.Bo