Cyclisme: Alaphilippe révèle avoir couru ses dernières courses malgré une fracture au genou

Neuvième sur Milan-San Remo il y a un mois, Julian Alaphilippe avait retrouvé un peu le sourire. Il voulait croire que ce bon résultat décroché au bout de la Via Roma, malgré une crevaison frustrante subie dans le dernier kilomètre, signifiait la fin de ses ennuis. Raté. Sa campagne des flandriennes n’a été que la pâle copie de son début de saison chaotique. Que ce soit sur l’E3 (49e), A Travers la Flandre (26e) ou le Tour des Flandres (70e), le double champion du monde n'a pas pu jouer la gagne.
Suffisant pour que Patrick Lefevere, son patron chez Soudal-Quick Step, lui adresse un nouveau tir dans les médias. Mais ce qu’Alaphilippe n’avait pas dit jusqu’à présent, c’est qu’il a couru ces dernières semaines malgré une fracture au genou gauche de la tête du péroné contractée après sa chute sur les Strade Bianche, le 2 mars.
Alaphilippe reconnaît "une erreur"
C’est ce qu’il révèle ce jeudi dans une interview au journal Le Parisien. "Je ne voulais pas le dire, car je ne voulais pas qu’on pense que je me cherche des excuses. Mais je suis tombé très lourdement aux Strade Bianche. Et cette chute m’a bien sonné. (…) Et j’avais mal physiquement au genou gauche. J’ai passé ensuite un très mauvais Tirreno en serrant les dents. Après, je pouvais rouler même si j’avais mal. Mais je l’ai fait en mode fantôme, en ne faisant que souffrir sans pouvoir m’exprimer", explique-t-il.
La douleur toujours présente après Milan-San Remo, Alaphilippe s’est résolu à passer des examens qui ont révélé cette blessure. Mais il a tout de même tenu à s’aligner sur les classiques flandriennes. "C’est mon erreur, reconnaît-il auprès du Parisien. Déjà que ce sont des courses très difficiles quand tu es à 100 %. Mais avec cette blessure qui me diminuait, c’était trop compliqué. La tête a voulu décider à la place du genou."
Parce qu’il ne veut pas se cacher derrière ça pour expliquer son début de saison galère, Alaphilippe a donc gardé le silence jusqu’à aujourd’hui. Convaincu à 31 ans qu’il peut encore retrouver sa meilleure forme, il zappera les Ardennaises avant de prendre le départ du Giro, le 4 mai, pour la première fois de sa carrière.