Cyclisme: "Les mecs sont trop énervés, trop excités", la consommation de caféine inquiète le peloton

Des vitesses excessives, des tracés trop risqués, du matériel trop performant et… la consommation de caféine. Les causes sont diverses et variées pour expliquer les nombreuses chutes des dernières semaines, dont celle sur le Tour du Pays basque qui a impliqué plusieurs favoris du Tour de France comme Jonas VIngegaard, Remco Evenepoel et Primoz Roglic. Celle-ci a provoqué la colère de Rudy Molard (Groupama-FDJ), victime d’une commotion cérébrale après une grave chute lors du Tour Down Under en janvier dernier. Sur Instagram, il avait pointé du doigt les coureurs comme les "premier responsables". Des propos qu’il réitère dans Ouest-France.
"Les gars prennent des doses… C’est n’importe quoi"
Il dénonce les comportements à risque engendrés par la pression mise par les sponsors et équipes. "On est à 60 km/h, on est tous à dix centimètres les uns des autres", souligne-t-il. "Il y a des virages, il faut être concentré à 200 %. Et en même temps, on nous parle à l’oreillette. On ne peut pas faire 36 choses à la fois. Ce n’est plus possible."
"La caféine, c’est un autre problème", lance le coureur de 34 ans. "Les gars prennent des doses… C’est n’importe quoi. Il faut mettre des seuils à ne pas dépasser. Il y a trop de tension. Les mecs sont trop énervés, trop excités, et ne pensent plus à la chute. Après avoir dit que les coureurs avaient une grande part de responsabilité, il faut aussi se poser la question suivante: Qu’est-ce qui les pousse à prendre autant de risques?"
Le problème n’est pas nouveau même si le produit n’est pas interdit par l’agence mondiale antidopage (AMA). Il se consomme en chewing-gum, gélules, boissons ou gels et aurait des "accrocs" parmi les coureurs. Pour quels bénéfices? Stimulation et réduction de la fatigue entre autres. Mais cela engendre donc des risques comme une trop grande excitation dénoncée par Molard, mais aussi de la tachycardie en cas de consommation trop importante.
La semaine dernière, le Français Lilian Calméjane avait fait allusion à la "la fameuse ‘bouteille finale’ que 80% des coureurs prennent" en accusant la caféine d'engendrer des chutes. "Ce n’est pas un secret que beaucoup de coureurs utilisent la caféine pour le final des courses mais je ne pense pas que ce soit vraiment ça le problème, il y a juste de l’adrénaline dans le peloton", avait aussi confié Mathieu van der Poel, quelques jours avant de surclasser Paris-Roubaix dimanche. "Tout le monde veut être à la même place. Mais il n’y a pas assez de place pour tout le monde et c’est ça le problème je pense."