Cyclisme: seul au monde, Pogacar remporte les Strade Bianche après 80km en solitaire

Tadej Pogacar (Team UAE Emirates) s'est imposé pour la seconde fois sur les Strade Bianche après 2022. Le Slovène a levé les bras à Sienne après être parti en solitaire à 81 kilomètres de l'arrivée. Pour sa rentrée, Pogacar a montré qu'il était déjà en forme.
Un véritable exploit
Dans une course mouvementée très rapidement, Tadej Pogacar a pu compter sur son équipe qui a su durcir la course au moment de l'ascension du Monte Santa Maria. Le Slovène avait confié ce samedi matin vouloir attaquer à ce moment de la course, une stratégie pouvant être jugé surprenante, le Monte Santa Maria étant situé à 80 kilomètres de l'arrivée.
Dans des conditions compliquées, avec beaucoup de pluie au moment d'attaquer, Tadej Pogacar a tenu parole en attaquant là ou il l'avait promis. Le Slovène a fait craquer tout le monde avec son attaque, même le Britannique Tom Pidcock (Ineos), vainqueur à Sienne l'an dernier, n'a pu lui résister. Il a vite compté vingt secondes d'avance, sans pour autant donner l'impression d'être à 100%.
Sous le soleil revenu, le double vainqueur du Tour de France, le vélo maculé de cette poussière blanche des chemins toscans, a poursuivi son effort et a rapidement fait abdiquer ses poursuivants, relégués à plus de deux minutes.
Rallongée de trente kilomètres, l'édition 2024 des Strade Bianche a ressemblé pour Pogacar, tout sourire dans le final, à une simple sortie d'entraînement au travers des superbes collines toscanes jusqu'à son arrivée sur la monumentale Piazza del Campo.
"La course était très rapide dès le départ, c'était très sélectif assez tôt aujourd'hui. Je pense que personne ne s'attendait à ça. On est arrivé dans le Monte Santa Maria, c'était des conditions très difficiles. Il n'y avait plus grand monde dans le groupe mais comme mon équipe a fait un super boulot pour rendre la course très dure, je pensais que c'était le moment comme on voyait rien, donc j'ai décidé d'y aller et d'attaquer à ce moment-là", a confié Pogacar après la course.
"Je savais que ça allait être long quand même mais je savais quand j'ai vu l'écart que j'allais être capable d'aller jusqu'à l'arrivée."
Nouvel abandon d'Alaphilippe
Il a fallu attendre plus de deux minutes pour que Tadej Pogacar découvre l'identité de ses deux voisins de podium, le Letton Toms Skujins (Lidl-Trek), 2e à 2'44", et le Belge Maxim Van Gils (Lotto), 3e à 2'47". Le meilleur Français, Benoit Cosnefroy (Decathlon AG2R La Mondiale), s'est classé 6e, tandis que le grand espoir Lenny Martinez (Groupama-FDJ) a terminé 8e.
Comme ses grands rivaux, le Belge Remco Evenepoel et le Danois Jonas Vingegaard, Pogacar a fini vainqueur de sa première course de l'année. Mais le Slovène y a ajouté la manière: son panache le désigne tout naturellement comme le grand favori de Milan-Sanremo, le premier Monument de la saison le 16 mars.
L'Italie sera le fil rouge d'une saison que "Pogi" espère fantastique: il vise le Tour d'Italie (4-26 mai) et le Tour de France, qui s'élancera le 29 juin de Florence, pour un rare doublé qui n'a plus été réalisé depuis l'Italien Marco Pantani en 1998.
Si Pogacar pavoise, Julian Alaphilippe fait grise mine: le Français, vainqueur de l'épreuve en 2019, a été contraint à l'abandon sur chute, pour le deuxième week-end de suite.