"Beaucoup commencent à en avoir marre de se faire écraser": le ras-le-bol de Baudin contre la domination de Pogacar

Une domination sans partage qui frustre le peloton? C'est ce que laisse entendre Alex Baudin, coureur français de la EF Education Easy-Post. Dans une interview accordée au Dicodusport, le Savoyard de 24 ans a regretté que Tadej Pogacar ne laisse aucune miette à ses concurrents depuis deux saisons.
"Même sans être défaitiste — sinon on ne prend pas le départ — on sait très bien ce qui va se passer dans le final", a-t-il développé. "Il a deux jambes d’avance sur tout le monde. Dans le peloton, beaucoup commencent à en avoir marre de se faire écraser."
Avant d'ajouter: "C’est vrai, c’est beau pour le cyclisme à la télévision de voir des attaques à 100 kilomètres de l’arrivée. Mais ça tue aussi le suspense. Pogacar, il tue un peu la course. À chaque fois qu’il est là, tout le monde court pour la deuxième place."
"Ça tue tout"
Si l'interview a été réalisée le 11 octobre juste avant le Tour de Lombardie, le scénario du dernier Monument de la saison est allé dans le sens d'Alex Baudin. Le Slovène n'a encore une fois laissé aucune chance aux autres en s'envolant à 36 kilomètres de l'arrivée pour décrocher son 20e bouquet de la saison, plus haut total en 2025. Un palmarès quasi-inégalé d'un point de vue qualitatif avec notamment le Tour de France, le Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège, les courses en ligne des Mondiaux et des Europe et ce Tour de Lombardie.
De son côté, Alex Baudin a terminé 29e, à 6'53" du double champion du monde. "Il faut se confronter au plus haut niveau pour progresser", a poursuivi le Français. "Mais là, c’est prendre des claques tous les week-ends. C’est un niveau qu’on ne peut même pas espérer atteindre un jour. L’écart est tellement énorme que ça devient un peu triste à la fin. Quand il est au départ, on sait déjà ce qui va se passer."
D'après lui, "la seule solution, c’est d’anticiper, car quand il attaque, c’est impossible de le suivre". C'est ce qu'a par exemple fait Julian Alaphilippe sur le Grand Prix de Québec en anticipant à 80 kilomètres de l'arrivée avec un groupe de costauds. Mais la situation se présente très rarement, l'équipe UAE contrôlant l'immense majorité des courses. "Il a la meilleure équipe autour de lui, et tous ses équipiers seraient capables de gagner des courses. Alors forcément, ça tue tout", a déploré Alex Baudin. Et de conclure: "Ça a vraiment transformé le cyclisme ces dernières années. Mais c’est clair que ce serait plus amusant s’il n’y avait pas une équipe qui domine autant."