"Forcément, ça change les plans initiaux": les nouvelles ambitions de l'équipe de France avec Pauline Ferrand-Prévot aux Mondiaux

Paul Brousse, Pauline avait dans un premier temps annoncé qu'elle ne participerait pas aux championnats du monde de Kigali, pourquoi avoir changé d'avis ?
Je pense qu'elle était ressortie du tour dans une effervescence et forcément une fatigue mentale et physique. Sur le coup, elle s'est dit "bon, ça va être difficile de me remobiliser à 100% pour préparer ce championnat du monde au Rwanda" qui a des particularités en termes de climat, on est en altitude, on est dans un taux d'humidité un petit peu en hors normes par rapport à chez nous et donc, ça demande quand même une préparation bien particulière. On se posait la question après sa victoire au Tour de France, qu'est-ce qui pouvait lui donner encore envie ? Elle démontre une fois de plus que c'est une grande championne qui a encore soif de victoire et de grand rendez-vous et donc, assez rapidement après, elle est revenue vers moi en me disant "finalement, je crois que je n'ai pas fait le bon choix, je me sens à la fois très bien physiquement et mentalement et j'ai envie de préparer ce championnat à 100%".
C'est forcément une excellente nouvelle pour l'équipe de France, mais ça change la physionomie de ces Mondiaux où la France arrive désormais favorite avec Pauline ?
Forcément, ça vient modifier les plans initiaux parce que Pauline s'impose comme une leader naturelle par rapport à ce qu'elle a prouvé. On va avoir une équipe qui va être à ses côtés ou autour d'elle, en tout cas, ça va être le fil rouge, c'est notre leader. C'est un parcours qui est quand même très dur, un parcours pour grimpeur assez atypique.
Le parcours semble convenir à Pauline ?
C'est un circuit de grimpeur-puncheur, parce que c'est quand même un circuit urbain mais avec les deux difficultés qui ressortent un peu du lot. Et tout ça, à répéter 11 fois. C'est un parcours qui lui convient bien. On l'a bien analysé et c'est en partie pour ça qu'elle a changé d'avis.
Après Paris-Roubaix et le Tour de France, elle pourrait faire un triplé exceptionnel, c'est l'objectif ?
C'est sûr que ça serait exceptionnel, à l'image de sa carrière, et à la fois, si ça ne marche pas cette année, on ne lui en voudra pas avec tout ce qu'elle a fait. Mais on peut compter sur elle pour se présenter le 27 septembre prochain dans les meilleures dispositions, avec envie et détermination. On l'a vue sur le Tour de France, hyper concentrée, on sent qu'elle maîtrise bien sa capacité à se donner à 100% pour les objectifs qu'elle vise.
Quelle va être la préparation pour les filles jusqu'aux Mondiaux ?
Elles vont se préparer un petit peu de manière différente, on n'a pas de regroupement de prévu parce que c'est très difficile d'avoir toutes les athlètes en même temps. Donc ça va passer pour certaines que par le Grand Prix de Plouay, pour d'autres que par le Tour de l'Ardèche, d'autres qui vont retourner en altitude, faire un rappel. Je suis en relation directe avec les coachs pour se mettre d'accord sur la préparation optimale des filles.