Gallopin sans complexe

Tony Gallopin - -
Depuis une semaine, RadioShack apprend à vivre sans Fabian Cancellara. Le Suisse, victime d’une fracture de la clavicule droite après une chute lors du Tour des Flandres, manquera cruellement à la formation américaine, ce dimanche à Paris-Roubaix. Derrière le tumulte de cette longue absence, la prestation de Tony Gallopin est passée presque inaperçue. Pourtant, le Français s’est mis en évidence dans les derniers kilomètres de la Ronde en faussant compagnie au peloton des favoris pendant quelques kilomètres. Rafraichissant alors que le neveu d’Alain, l’un des directeurs sportifs de l’équipe, prendra le départ de Paris-Roubaix pour la première fois de sa carrière, dimanche. « Je suis un peu moins serein que sur le Tour des Flandres parce que j’avais fait quelques courses là-bas, appréhende le jeune Français (23 ans, il en aura 24 le 24 mai prochain, ndlr). C’est un parcours qui me convenait mieux. Sur les pavés, il faut avoir de la réussite et être en forme. C’est une combinaison qui procure beaucoup de stress. »
« Je suis là pour l’expérience »
Dans une équipe privée de véritable leader (Daniele Bennati sera le chef de file), le champion de France du contre-la-montre espoir (2008) pourrait en profiter pour jouer sa carte personnelle. « On revoit totalement la tactique de l’équipe, explique-t-il. Fabian était le leader capable de faire la différence. On est une équipe d’outsiders. Il y a des coureurs avec plus de libertés. » Comme le Suisse Grégory Rast ou le Néo-Zélandais Hayden Roulston, respectivement 11e et 21e lors du Tour des Flandres. « Personnellement, j’ai moins d’objectifs que sur les courses belges, annonce le Français. Je suis là pour l’expérience. »
L’ancien coureur Cofidis s’est tout de même beaucoup renseigné auprès de Dirk Demol, directeur sportif vainqueur de la classique en 1988, et de son oncle. « La tranchée d’Arenberg est l’endroit principal et c’est à ce moment-là que la course se fait, explique-t-il. Après Arenberg, si les jambes sont là et qu’on est placé, ça simplifie les choses. » Sans ambition, vraiment ?
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Chavanel, le petit lieutenant|||
Sylvain Chavanel (Omega Pharma-Quick Step) aimerait bien se retrouver dans la position de Tony Gallopin : sans leader et avec un coup à jouer. Seulement le Français figure dans la même équipe que l’intouchable Tom Boonen, grandissime favori de la classique. Lors du Tour des Flandres la semaine dernière, le récent vainqueur du Grand Prix de l’Escaut avait parfaitement rempli ses fonctions d’équipier en menant le train du groupe des leaders qui avait éclaté sous son impulsion. Avant de terminer 10e. « Bien sûr que je serai encore lieutenant. Même si j'espère que les circonstances soient en ma faveur, reconnait-il. Ma carte personnelle, je la joue tout le temps mais les plus forts sont devant à chaque fois. Il ne me manque pas grand-chose pour être vraiment avec les meilleurs. Je me rapproche tout doucement d’année en année. Pourquoi pas prochainement ? »