RMC Sport

"J'ai essayé de survivre", Paul Seixas; 13e des championnats du monde de cyclisme, n'avait jamais vécu une course aussi difficile de sa vie

placeholder video
Pour sa première participation à la course élite des Mondiaux de cyclisme, ce dimanche à Kigali (Rwanda), le grand espoir du vélo français Paul Seixas a signé une encourageante 13e place, décrochée après une journée incomparable de douleur sur le vélo.

On lui avait promis, à lui comme aux autres, un petit enfer. Et il n'a pas été déçu... Pour son baptême du feu aux Mondiaux de cyclisme chez les seniors, quelques jours après son 19e anniversaire, Paul Seixas a eu droit ce dimanche à Kigali (Rwanda) à l'une des éditions les plus difficiles de l'histoire, de l'avis de tous les participants. Une course à l'issue de laquelle le coureur de l'équipe Decathlon-AG2R La Mondiale (future Decathlon-CMA CGM) a terminé 13e et premier Français, à 9'07" de l'intouchable Tadej Pogacar, qui va conserver son maillot arc-en-ciel.

"Je suis satisfait de ma course, j'ai aidé l'équipe au maximum et surtout Pavel (Sivakov), qui était mon leader", a-t-il réagi quelques minutes après l'arrivée, les traits forcément tirés. "On a réussi à s'entraider un peu, mais c'était tellement une course débridée que ça s'est joué à la pédale et au mental. J'ai tout donné jusqu'à la ligne, je suis content de pouvoir finir cette course déjà. C'est sûr qu'il y a un peu de regrets pour l'équipe de ne pas faire de top 10, mais on reviendra plus forts."

>>> Revivez le sacre de Tadej Pogacar aux Mondiaux de cyclisme

"Ça va me faire passer un cap"

Lancé dans le grand bain des Mondiaux pas le sélectionneur Thomas Voeckler, Seixas a su répondre présent sur la course en ligne après être passé à côté de son contre-la-montre. Mais il le reconnait: jamais il n'avait autant souffert de sa vie.

"Il y avait cinquante bornes de plus que la course la plus longue que j'aie jamais faite, et surtout 1h30 de plus", sourit-il, tandis que 30 coureurs seulement ont terminé.

"À la fin, j'étais dans un état incomparable avec ce que j'ai ressenti dans ma vie. C'était quelque chose de fou. Ce n'était plus que dans la tête, je n'avais plus rien dans les jambes et je pense que c'était pareil pour tous les autres coureurs, excepté peut-être Pogi. C'était extrêmement difficile, et je pense que je revivrai rarement des moments aussi durs sur un vélo. (...) Ça va me faire passer un cap, une si longue course c'est rare d'avoir l'occasion d'en faire une, c'était exceptionnel."

Le champion du monde juniors 2024, qui a salué l'incroyable ambiance mise par les spectateurs au Rwanda ("On avait limite des acouphènes sur le vélo"), a une nouvelle fois pu se mesurer au gratin planétaire, avant de possibles débuts sur le Tour de France en 2026. Et il n'était pas si loin, dans le final, du gros coup... "Je manque le groupe pour la seconde place de pas grand-chose, mais vu comme je finis, je pense que je n'aurais pas suivi très longtemps", estime-t-il toutefois. "J'ai essayé de survivre, et j'en ai peut-être un peu trop mis pour essayer de raccrocher le groupe de Remco (Evenepoel) quand ils sont sortis, et après j'ai payé un peu l'effort. Mais dans tous les cas, l'objectif était de finir sans regret, et aujourd'hui j'ai fini sans regret."

C.C. avec Maria Azé, à Kigali