Paris-Nice: sa forme, ses ambitions, sa rivalité avec Pogacar... Les confessions de Vingegaard avant sa première grande course de la saison

Jonas, vous avez débuté votre saison en Espagne par une course en Galice où vous avez fait carton plein. Vous avez déjà l'air en grande forme, vous confirmez ?
Oui c'est vrai. En Espagne, j'ai fait 3 victoires en 3 jours et j'ai gagné le classement général, c'était super. Je suis en bonne forme et je suis prêt. Je pense pour donner le meilleur sur Paris-Nice en espérant me battre pour la victoire. Paris-Nice est l'un des objectifs de ma saison donc je veux bien y figurer.
Vous êtes excité à l'idée de disputer votre premier Paris-Nice et d'y retrouver Tadej Pogacar ?
Oui, bien sûr je suis très excité, c'est toujours bien de courir face à Tadej. Il est très fort. Il va y avoir du vent, des bordures, de la montagne, il y a un peu de tout, ça va être une belle semaine.
Concernant Pogacar, il n'était pas prévu qu'il vienne il y a encore quelques semaines sur Paris-Nice. Ça vous surprend de le voir ici, là où vous avez choisi vous aussi de venir ?
Il a gagné deux fois Tirrenno-Adriatico (course à étapes qui se dispute en même temps en Italie) donc c'est un choix logique de venir ici. Moi de toute manière j'aime courir contre lui car c'est un coureur très fort. Et si je veux gagner je dois le battre bien sûr. Mais attention, il y a aussi plein d'autres équipes, plein d'autres coureurs sur Paris-Nice. Ce n'est pas juste Tadej et moi. Il y'a beaucoup d'autre gars à surveiller, comme dans chaque course.
Un peu à la façon de Van Aert et Van Der Poel, vous vous tirez vers le haut avec Pogacar ?
On aime courir et gagner tous les deux donc oui on va se battre pour la victoire. Mais moi je ne pense pas à Tadej. Juste à moi. Je veux être aussi fort que possible dans les courses auxquelles je prends part. On se tire vers le haut c'est sûr mais moi je veux surtout me tirer vers le haut moi-même. Pogacar est bon ? Je veux être meilleur que lui pour gagner encore plein d'autres courses. Je ne veux pas gagner pour battre Pogacar, je veux gagner pour rester au top de mon sport.
Dans votre duel, vous semblez avoir pris le dessus depuis l'an passé, quel a été le déclic ?
Je crois que c'est en 2021, le jour de la double ascension du Mont Ventoux. Ce jour-là, j'ai réussi à lâcher Pogacar de ma roue dans la deuxième montée. Ça a complètement changé ma façon de voir les choses. Avant ce jour-là, je ne pensais pas pouvoir le lâcher, et tout d'un coup j'ai compris qu'en fait j'en étais capable. Evidemment, ça a changé mon état d'esprit.
Et c'est l'état d'esprit qui vous animera encore cette semaine, notamment lors de l'ascension du col de la Couillole (1678m) la veille de l'arrivée à Nice ?
Bien sûr. Les hautes montagnes c'est là où je suis le meilleur, sur les longues montées, c'est là où je fais la différence. Quand je me retourne sur le passé, sur le Tour 2022 par exemple, je vois que c'est dans le col du Granon (2404 m) que j'ai fait la meilleure performance de ma carrière. Même si bien sûr ce jour-là sans mes équipiers je n'aurais pas pu accomplir la même performance.
Votre équipe justement, c'est elle qui devra vous accompagner cette semaine pour vous faire passer les premières étapes où le vent s'annonce encore très présent...
Oui, je peux faire confiance à mes coéquipiers pour cela. C'est vrai que le vent de côté c'est très stressant. Je ne sais pas vraiment si on peut dire que j'aime ça.