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Paris-Roubaix : Cancellara est bien le roi

Fabian Cancellara

Fabian Cancellara - -

Après sa démonstration sur le Tour des Flandres, Fabian Cancellara a dû s’employer pour remporter la 111e édition de Paris-Roubaix ce dimanche. A l’issue d’une lutte intense, le Suisse, épuisé, a raflé sa troisième couronne dans l’« Enfer du Nord ».

Il est quasiment tombé de son vélo pour s’écrouler au milieu du Vélodrome. Les bras écartés sur la pelouse, Fabian Cancellara, épuisé, a contemplé le ciel durant de longues minutes. Incapable de bouger, il s’est ensuite relevé péniblement, avec l’aide de deux membres de son équipe... Le Suisse est allé au bout de lui-même, ce dimanche, pour remporter la 111e édition de Paris-Roubaix. Attendu comme le grandissime favori après sa démonstration de force sur le Tour des Flandres, le leader de RadioShack-Leopard a réussi son pari, dans la douleur. A 32 ans, il devient le deuxième coureur de l’histoire à remporter les deux célèbres classiques coup sur coup à deux reprises (après 2010). Seul le Belge Tom Boonen, forfait ce week-end, avait réussi pareille prouesse (2005 et 2012).

« C’est quelque chose de magnifique, un moment vraiment spécial, a confié le héros du jour sur RMC. Après cette course, j’ai besoin de vraiment récupérer. Je ne sais pas comment on a pu y arriver aujourd’hui. Tout était contre nous. Ça a été la guerre. Mais l’équipe et moi-même avons fait le maximum. Je suis étonné et fier de cette troisième victoire. Je suis content d’entrer dans l’histoire de Paris-Roubaix. Maintenant, je vais prendre des vacances et ne plus penser au vélo ! » Une volonté de souffler tout à fait légitime après une telle bataille. Harcelé par ses adversaires tout au long de la journée, Spartacus a su résister en faisant parler sa puissance sur les pavés du Nord. Après avoir lâché un à un ses rivaux, parfois avec réussite, le champion olympique 2008 du contre-la-montre est sorti vainqueur de son duel final avec le Belge Sep Vanmarcke (Blanco).

Demol : « Cancellara a montré sa classe »

Un sprint réglé en vieux briscard qui lui permet de s’imposer dans l’« Enfer du Nord » pour la troisième fois de sa carrière (après 2006 et 2010). Un exploit d’autant plus impressionnant que sa semaine d’entraînement avait été assez chaotique. Lors des reconnaissances du parcours, Cancellara était tombé à deux reprises sur la reine des classiques, sans conséquences. « Avec la semaine qu’il a passée, ce n’était pas la meilleure préparation pour lui, glisse Damien Gaudin, premier Français avec sa 5e place. Mais il a été très fort. Il a moins écrasé la course que le week-end dernier. Mais il a encore gagné, bravo à lui ! »

En signant la 78e victoire de sa carrière, le rouleur helvète, qui a bouclé sa course avec une moyenne de 44,190 km/h (un record depuis l'adoption du parcours moderne en 1968), confirme sa suprématie sur le peloton. « Fabian est dans une bonne période, il fait de grandes choses, admire Dirk Demol, son directeur sportif. Cette semaine n’était pas facile, on peut dire ce qu’on veut mais avec deux chutes à l’entraînement, c’est dur pour le moral. Encore une fois, on a vu que ce n’est jamais gagné d’avance. Il a dû se battre jusqu’aux derniers mètres. C’était dur mais il a très bien géré. Il a une nouvelle fois montré sa classe. » Une classe d’écart qui lui vaudra quelques courbatures et un peu de repos forcé. Le prix à payer pour écrire la légende…

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Alexandre Jaquin avec Frédéric Adam, à Roubaix