Paris-Roubaix: "Il faut s’imaginer gagner", Turgis ambitieux avant l'Enfer du Nord

Comment allez-vous depuis votre chute dans l’Amstel Gold Race?
ANTHONY TURGIS. J’ai fait une reconnaissance de 120 kilomètres du premier secteur jusqu’au Mons-en-Pévèle. La mécanique du corps est repartie, donc c’est bon pour dimanche. Il reste quelques jours de récupération, ça devrait le faire.
Comment se passe la reconnaissance du parcours?
Il y a toute le repérage, voir comment les secteurs pavés ont évolué en un an. Le climat fait aussi beaucoup de choses, mais aussi les passages (sur les routes, ndlr) des personnes qui travaillent dans les champs. Chaque pavé est nouveau et chaque secteur est important à reconnaître.
Vous attendez-vous à des changements entre la reconnaissance et la course?
Le public va arriver d’ici dimanche. Ça ajoute beaucoup de monde et des secteurs encore plus étroits. On regarde comment le pavé est, si ça roule mieux à gauche ou à droite. Sinon, on roule beaucoup plus au centre pour assurer et jouer la sécurité.
Que représente Paris-Roubaix pour vous?
C’est l’histoire du vélo. On fait attention à être présent et en forme sur cette course. C’est une journée très longue mais aussi très dure physiquement. Il y a souvent une coupure après cette course donc on met nos dernières forces du début de saison sur cette course.
"On a de très bons coureurs comme Christophe Laporte, Florian Sénéchal et moi-même"
Pourquoi les Français ne parviennent plus à gagner Paris-Roubaix depuis Frédéric Guesdon il y a 25 ans?
Il n’y a pas d’explication. Ce sont des courses vraiment très dures. Ça a souri un temps aux coureurs étrangers. On espère que ça brille rapidement chez les Français. On a de très bons coureurs comme Christophe Laporte, Florian Sénéchal qui est du Nord et moi-même. Le niveau français sur le pavé augmente d’année en année. On espère que l’un de nous va briller.
Imaginez-vous gagner la course?
Il faut s’imaginer la gagner sinon c’est compliqué de prendre le départ et de jouer la victoire. Déjà être présent dans les derniers kilomètres avec les meilleurs, ce n’est pas évident. Il faut éviter beaucoup de choses pour arriver avec les meilleurs sur la fin de Paris-Roubaix. Ensuite, c’est la fraîcheur et les jambes qui parlent. C’est une course très dure. On peut le voir sur le Vélodrome où le sprint est très dur. Il n’y a plus de pointe de vitesse, c’est seulement l’énergie et la fraîcheur qui jouent.
Rêvez-vous de cette arrivée en vainqueur au Vélodrome?
C’est un moment-clé. On n’a pas beaucoup d’arrivées sur piste dans l’année, c’est même la seule du calendrier donc c’est spécial. Ça concentre beaucoup de monde. En tant que Français sur une course française réputée, ça pousse plus pour nous.
Quelles qualités faut-il pour être très bon sur Paris-Roubaix?
Ce sont déjà des qualités d’endurance. Il faut savoir bien frotter pour être tout le temps positionné dans les premières positions sans vouloir en mettre de trop. Il faut des qualités de rouleur et il faut de la force dans tous les secteurs parce que ça roule vraiment très vite. Il ne faut pas avoir peur de s’engager dans les premières positions sur les secteurs pavés. On arrive dans la Trouée d’Arenberg à plus de 60km/h dans un entonnoir, une goulotte. Si on arrive vers la centième position, c’est impossible de ressortir dans les premiers.