Paris-Roubaix: un coureur australien s'inflige un semi-marathon juste après la course sur les pavés

On peut avoir enduré le supplice qu’infligent les pavés de l’Enfer du Nord toute une journée durant pour protéger son leader, Filippo Ganna (6e), et vouloir s’infliger un semi-marathon dans la foulée, si si. Demandez à Cameron Wurf, qui a franchi la ligne d’arrivée de Paris-Roubaix à la 128e place, après près de six heures d’effort, et qui, quelques heures plus tard, a parcouru 21,21 kilomètres à une allure soutenue, bouclant ce petit décrassage en course à pied en 1h26, à un peu moins de 15 kilomètres de l’heure en moyenne. Le coureur australien de 39 ans est un athlète d’exception, sa petite escapade n’aura sans doute pas surpris grand-monde dans son entourage.

Qualifié aux Jeux olympiques d’Athènes en 2004, en tant que rameur (16e en deux de couple poids légers), Cameron Wurf est devenu cycliste professionnel trois ans plus tard. Estimant qu’il n’avait pas trouvé sa place dans le milieu, au sein des équipes Servetto (2009), Liquigas (2011) ou encore Cannondale (2013-14), il a finalement changé de voie en 2015, direction le triathlon.

Il ne mettra pas longtemps à briller sur l’épreuve de l’Ironman avec trois succès, établissant le chrono le plus rapide à vélo sur l’Ironman d’Hawaï en 2018 (11e à Kona en 2022). Un record qui a longtemps tenu, avant d’être finalement pulvérisé en octobre. Chez Ineos, avec lequel il est aligné sur quelques courses cette saison, l'Australien a la possibilité de combiner le cyclisme sur route avec sa passion pour l'Ironman puisqu’il s’entraîne en parallèle pour le triathlon et poursuit sa progression en course à pied et en natation. Reste à voir s’il pourra concilier les deux encore longtemps.