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Boom et Nibali sortent de l’enfer, Froome perd le Nord

Lars Boom

Lars Boom - -

La 5e étape disputée sur les secteurs pavés de Paris-Roubaix a tenu toutes ses promesses. Froome a abandonné, Nibali a assommé la course, tandis que Contador va devoir sortir le grand jeu. Et la victoire est revenue à Lars Boom.

C’était avril en juillet. Un authentique « Enfer du Nord » en plein cœur de l’été. Presque un anachronisme et un choc des cultures qui a frisé la boucherie. Ou le carnage, c’est selon. Redoutée de tous, la 5e étape du Tour de France entre Ypres et la Porte du Hainaut d’Arenberg, pimentée de 7 secteurs pavés qui servent d’ordinaire de décor à Paris-Roubaix, a tenu toutes ses promesses. Au-delà même des espérances des organisateurs du Tour de France qui n’en demandaient pas tant. Et qui ont dû loucher de plaisir en voyant la pluie s’inviter ce matin au départ de la Belgique.

Du sang, des larmes, des gamelles, de la boue, des rallyes, des courses poursuites, des gueules cassées et des corps meurtris : voilà en résumé à quoi a ressemblé cette étape dantesque qui fera date dans l’histoire de la Grande Boucle. Il y a plus de trente-cinq ans, Bernard Hinault avait qualifié la Reine des classiques de « cochonnerie ». Ce mercredi matin, on n’en était pas loin au pied des bus des équipes, puisque les termes «massacre », « enfer », « survie », « bordel », « cauchemar » et « loterie » revenaient inlassablement dans toutes les bouches.

Redistribution des cartes

Bien vu, car cette étape courue dans des conditions apocalyptiques a ressemblé à une classique à élimination directe où on se serait parfois cru aux jeux du cirque. Ou à un exercice d’équilibriste. Froome ? Sur le toit et hors de course, victime de deux nouvelles chutes rédhibitoires ? Contador ? A la rue, avec une ardoise de près de 3 minutes sur le vainqueur du jour, le Néerlandais Lars Boom (Belkin). Cancellara et Terpstra, les rois des Flandriennes ? Battus à la régulière et relégués au simple rang de faire-valoir.

L’excellente (doux euphémisme) opération du jour est à mettre au crédit des Astana et de Vicenzo Nibali, qui ont dynamité le peloton et consolidé le Maillot Jaune de l’Italien. Avec 2’37 dans la musette d’Alberto Contador, le « Requin de Messine » nage en plein bonheur, bien allongé sur un matelas d’avance inespéré. De là à se reposer sur ses lauriers supposés. « C’est un super avantage mais Alberto reste dangereux et l’homme à contrôler, après l’abandon de Chris », confirme Nibali. Après cinq jours de course, un nouveau Tour vient donc de débuter. Eternelle Grande Boucle, qui a le don de redistribuer les cartes et de nourrir sa légende quand on s’y attend le moins.

GM