Tour de France 2025: "Moi je ferais pareil", Vauquelin au secours de Pogacar, accusé de tout écraser

L'appétit sans limite de Tadej Pogacar commencerait-il à agacer? C'est la petite musique qui monte ici et là ces derniers mois, la faute à un règne sans partage ou presque dont raffole assez peu une partie des spectateurs. Même dans le milieu, sa cote de popularité semble avoir perdu quelques points en route. Parmi ceux qui voyaient en lui le chantre d'un cyclisme offensif et un champion fait pour la lumière, certains pointent aujourd'hui une attitude plus suffisante voire désinvolte. C'est aussi ce qui ressort de la dernière saison de la série Netflix consacrée au Tour de France 2024.
Une édition marquée par l'écrasante domination du Slovène, venu rafler six étapes et le classement général avec six minutes d'avance sur un Jonas Vingegaard impuissant. Alors Pogacar serait-il en train de se mettre à dos le public autant que ses pairs? Non, répond Kévin Vauquelin, qui compte cette saison parmi les nombreuses victimes du champion du monde. Fin avril, il avait vu un missile débouler dans le mur de Huy et dû se satisfaire de la deuxième place sur la Flèche wallonne. Mais ne comptez pas sur lui pour hurler à l'injustice ou se mêler au concert de critiques visant le leader des UAE.
"Il est sympa en vrai!", a assuré le Normand ce vendredi en conférence de presse, à la veille de retrouver son bourreau du printemps pour le départ du Tour de France, à Lille. "On est des sportifs, s'il a les moyens de gagner, pourquoi ne le ferait-il pas? En laisser aux autres? Ça ne marche pas comme ça. Moi je ferais pareil (sourire)! On ne se fait pas d'ennemis comme ça, on se fait des ennemis selon nos réactions après, peut-être. Pas quand on est juste bon", a insisté le coureur de 24 ans d'Arkéa-B&B Hotels, pas du genre à se plaindre de l'adversité.
"On n'est pas résignés, sinon on arrêterait de faire du vélo"
"Si ça sourit, il faut y aller jusqu'au bout. On ne va pas dire: 'Ah non aujourd'hui je vais me relever et laisser des victoires alors que je peux gagner.' C'est un sportif, il travaille. Il faut prendre ce qu'on a à prendre. Au risque de lasser les gens? Il faut demander aux supporters. Nous, on n'est pas résignés, sinon on arrêterait de faire du vélo. Il y a toujours des coureurs qui sont très forts à un moment. Il y a bien eu des moments où il a perdu le Tour. Il faut courir avec nos armes, on fait ce qu'on peut", a-t-il étayé. Et si Pogacar, en lice pour une quatrième couronne sur le Tour, se décide à éparpiller la concurrence dès la première semaine, avant même d'attendre l'arrivée en montagne ?
"On travaille de notre côté et on ne va pas se dire : 'Ah y'a le champion du monde, bon bah on le laisse partir.' Non, on va tenter, comme à la Flèche wallonne où j'ai fait ma course. Je me suis retrouvé derrière lui, mais j'aurais pu être devant. Un jour où il est moins bien, il y a tellement de choses qui peuvent se passer. Avec les chutes, les conditions météos… C'est la course, c'est un coureur comme un autre. On a tous deux bras et deux jambes. Qui sait s'il ne va pas avoir de défaillance pendant les trois prochaines semaines?", a interrogé Vauquelin.
Un discours partagé par Arnaud Démare, son coéquipier chez Arkéa-B&B Hotels, pas plus embêté que ça par la suprématie Pogacar. "À ma petite échelle, j'ai connu ça sur le Tour du Poitou-Charentes (en 2018)", a raconté dans un grand sourire le sprinteur beauvaisien. "J'avais le maillot assuré avant la cinquième (et dernière) étape. La direction sportive voulait qu'on laisse l'étape, mais tous les mecs dans le bus m'ont dit : 'Il faut la gagner!' Donc les gars ont roulé et j'ai gagné. C'est à ma petite échelle, mais ça a dû être relou pour tout le monde. Mais moi j'étais content d'avoir gagné les cinq étapes!" Attention à ne pas donner trop d'idées à Pogacar…