Tour de France 2025: virages, ralentisseurs... Pourquoi le final de la 1re étape s'annonce très chaud

Oubliez la Coupe du monde des clubs et ses matchs retardés de trois heures au moindre coup de vent, Wimbledon et son ambiance digne d’un dimanche à l’église, ou l’Euro féminin et son verdict déjà connu à l’avance (victoire de l’Angleterre, bien sûr). C’est ce week-end que débute le meilleur feuilleton sportif de l’été. Avec un Tour de France 2025 annoncé électrique dès sa première semaine.
Son directeur Christian Prudhomme l’a promis et répété : il faudra être dans le ton tout de suite et les pièges seront partout. Peut-être même dès samedi pour le coup d’envoi nordiste de cette 112e édition. Car si un sprinteur devrait logiquement lever les bras au bout des 185km tracés entre Lille et… Lille, des (mauvaises) surprises ne sont pas à exclure. En particulier dans le final, où les organisateurs ont semble-t-il voulu ajouter une dose de piment avec plusieurs points sensibles.
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Ralentisseurs et virages à 90°
RMC Sport a pu reconnaître le parcours et aucun doute : les quatre à cinq virages en équerre placés de 4km à 1,5km de l’arrivée ont tout pour faire des dégâts. "Ça va rajouter encore de la tension. On peut s'attendre à ce que ça frotte à bloc. Il y a quelques virages assez larges qui devraient se passer sans accroc, mais il y en a d'autres à 90° où ça s'annonce très chaud. Tout le monde voudra être bien placé, tous les sprinteurs auront le maillot jaune en tête. C'est une occasion en or pour eux", confirme Jérôme Coppel, ancien coureur et consultant sur le Tour pour RMC.

Le premier de ces virages sera situé au moment du passage sous les quatre derniers kilomètres, juste après une série de ralentisseurs et juste avant un terre-plein central qui forcera le peloton à se rabattre sur le côté gauche de la route. Rebelote au bout de 600m avec un nouveau virage à angle droit à négocier. Puis un troisième, environ 1km plus loin, cette fois moins sévère mais susceptible d'étirer le peloton.
Pas de répit en vue avec un quatrième virage bien serré à prendre à l'approche des deux derniers kilomètres. Il faudra se méfier de portions de routes visiblement refaites, avant d'attaquer le cinquième et dernier virage qui verra les coureurs virer à gauche pour attaquer l'interminable ligne droite longue de 1,5km jusqu'à l'arrivée. Une artère dans une zone très ombragée et au revêtement loin d'être idéal.

Une dernière ligne droite interminable
"Bon, ils sont habitués à tout mais ils vont vraiment débouler ici à 70km/h ?", s'étonne un cyclo lillois, croisé sur son vélo jeudi midi au niveau du boulevard Vauban, alors que les barrières de sécurité n'ont pas encore été toutes installées. "Honnêtement, cette route n'est pas incroyable, ça 'saute' pas mal. Avec le terre-plein central, ils vont devoir passer seulement sur un côté, ce n'est pas si large", s'inquiète-t-il.
Tous les coureurs voudront éviter de se retrouver dans un jeu de quilles géant pour ne pas voir leur Tour se terminer à l'arrière d'une ambulance. À noter que l'habituelle "règle des 3km" sera pour l'occasion étendue à 5km pour cette étape. Le but : permettre aux coureurs victimes de chutes collectives, de crevaisons ou de pépins mécaniques dans les cinq derniers kilomètres d'être crédités à l'arrivée du même temps que les coureurs avec lesquels ils se trouvaient lorsque l'incident s'est produit.

Et si la nervosité atteindra son pic durant ce laps de temps, méfiance aussi avant. Afin de lancer la bagarre pour le maillot à pois, trois petites bosses de 4e catégorie seront au menu avec la côte de Notre-Dame-de-Lorette (1km à 7,6%), le Mont Cassel (1,9km 3,5%) et le Mont Noir (1,3km à 6,4%). De quoi déjà faire chauffer les jambes et tendre les esprits. Encore plus si la pluie et le vent décident de s'inviter à la fête.