Tour de France: Iseran, Tignes… cette 19e étape risque de faire des dégâts

Cette fois, Julian Alaphilippe ne pourra pas s’en remettre aux descentes. Maillot Jaune pour la 14e journée sur ce 106e Tour de France, le Français, qui compte 1’30’’ sur son dauphin Egan Bernal, va devoir s'accrocher durant les 126,5 kilomètres de la 19e étape, ce vendredi entre Saint-Jean-de-Maurienne et la montée vers Tignes (Savoie). Moins de kilomètres que la veille, soit, mais un menu toujours plus copieux, placé sous le signe de la très haute altitude. Et pour cause.
Rencontre avec le plus haut col de France
Franchi à sept reprises dans l’histoire de la Grande Boucle, le col d’Iseran fait son retour, une première depuis 2007 et un franchissement en tête de l’Ukrainien Yaroslav Popovych (Discovery). Ce vendredi, l’Iseran, plus haut col routier de France (2.770m), devrait offrir les premières secousses. "Les favoris peuvent être tentés de s’expliquer dès l’Iseran, enfin rendu à sa dimension mythique", jugeait l’ancien professionnel Charly Mottet dans les colonnes de Vélo Magazine en juin.
La 18e étape, achevée à Valloire jeudi après un numéro de Quintana, aura quoi qu’il en soit joué son rôle d’usure, sans créer de véritables écarts, hormis les 32 secondes récupérées par Egan Bernal. Mais elle n’avait pas proposé cet aléa lié à la haute altitude, souvent rédhibitoire pour les profils moins grimpeurs, à court d’air à l’approche des plus hauts sommets.
La faible température (il neigeait encore le 15 juillet), les 12,9 kilomètres à 7,5% de moyenne et des passages à plus de 10% vont conférer à ce col spécial hors-catégorie un rôle de dynamiteur, loin de l’arrivée. D’autant que "les trois derniers kilomètres en paraissent six", détaille Mottet, qui assure que la victoire finale à Paris se jouera à cet endroit. Preuve de la dureté du tracé, les coureurs du peloton vont prendre 2.300 mètres d’altitude durant les 75 premiers kilomètres...
Ils ne pourront pas plus "débrancher" dans le final. Une fois la courte descente avalée, il leur faudra encore se frotter à la montée vers la station de Tignes (7,4 km à 7%), une seule fois lieu d’arrivée du Tour, là-encore en 2007 (victoire du controversé Rasmussen). Très dure dans son premier tiers, cette difficulté de première catégorie s’aplanit vers la fin mais conserve son statut d’arrivée au sommet, souvent terrain de jeu privilégié d’un coureur comme Thibaut Pinot, obliger de proposer du "mouvement" ce vendredi, pour abandonner sa 5e place. Ces deux ascensions d'envergure pourraient être parasitées par le vent, parfois cinglant dans cette zone de Savoie, et la faible température. Une aubaine pour le Franc-comtois ?
