Tour de France: Lefevere assume les absences d’Alaphilippe, Cavendish et Sénéchal

L’équipe Quick-Step Alpha Vinyl n’a pas fait de sentiment dans sa sélection de huit coureurs pour le Tour de France, dévoilée lundi. Julian Alaphilippe, champion du monde, n’y figure pas après avoir été jugé trop juste physiquement pour supporter trois semaines de course suite à sa grave chute il y a deux mois sur Liège-Bastogne-Liège. Mark Cavendish, co-recordman de victoires d’étapes sur le Tour et sacré champion de Grande-Bretagne dimanche, a aussi été écarté (il est réserviste) et la manière dont il l’a appris l’a énervé. Enfin, Florian Sénéchal, fraîchement sacré champion de France, manque aussi à l’appel.
"Si Alaphilippe avait gagné avec une minute d'avance (aux championnats de France), ce serait une autre histoire"
Dans une interview au journal belge Het Nieuwsblad, Patrick Lefevere, patron de l’équipe, assume. L’absence d’Alaphilippe? "Ce n'est pas un beau message, mais j'ai expliqué à Julian quelle est notre vision, a-t-il déclaré. On craint que son état ne soit pas assez bon pour rouler à haut niveau pendant trois semaines. Julian l'a compris." Une décision prise avant même sa reprise lors des championnats de France, selon le journal. Ses bonnes sensations sur cette course n’ont pas suffi. Pourquoi l'équipe n'a-t-elle pas voulu attendre après le championnat national? "Parce que cette course n'est que le championnat de France, poursuit Lefevere. Maintenant, s'il avait gagné avec une minute d’avance, ce serait une autre histoire. Mais il y a une grande différence entre une course d'un jour et un grand Tour."
Il répond aussi aux critiques sur l’absence de Cavendish qui aurait pu prendre la place du Français. "Mark et Julian ont des profils différents, se défend le dirigeant. Nous avons choisi de sprinter avec Fabio Jakobsen. Oui, il y a beaucoup de pression sur ses épaules maintenant. Il sait quelles décisions nous avons prises pour lui."
"Le sport a toujours la priorité, poursuit-il en réaction à une remarque sur la baisse de visibilité de son équipe sans ses deux stars mondiales. Si les sponsors participent à la prise de décision, c'est fini." Enfin, Lefevere évoque brièvement Florian Sénéchal considéré comme une excellente rampe de lancement pour les sprints mais lui aussi réserviste (il conserve une chance d’y participer en fonction de l’état de forme de Kasper Asgreen). "On va au Tour sans Français, conclut Lefevere. Il faut le faire." Une dernière remarque qui ne devrait pas trop plaire à Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, agacé par les absences des deux Français.