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Tour de France: "On va assister à des feux d'artifice", Pogacar fait monter la pression avant l'étape reine

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Le coureur slovène Tadej Pogacar, habitué des routes maralpines, cherchera à conserver son matelas d'avance sur ses poursuivants, vendredi lors de la 19e étape du Tour de France. La tâche ne sera pas simple: trois cols seront sur leur chemin, dont la cime de la Bonette, culminant à 2.802m d'altitude.

Les chiffres ont de quoi donner le vertige. Dans le cadre de la 19e étape du Tour de France 2024, vendredi, les coureurs avaleront 144,6 km et 4.400m de dénivelé entre Embrun et Isola 2000.

Un parcours en haute montagne, marqué par le franchissement de trois cols. Les deux premiers sont classés hors catégorie: celui de Vars (18,8 km à 5,7%) pour s'échauffer, avant une descente vers Jausiers, puis la raide ascension jusqu'à la cime de la Bonette.

Là-haut se trouve la route la plus haute de France, perchée à 2.802m d'altitude. L'air y sera rare et le soleil, si le ciel est dégagé, omniprésent. "Le panorama à 360 degrés y est époustouflant", promet Christian Prudhomme, le patron du Tour de France. Après un passage par Saint-Étienne-de-Tinée et le village d'Isola, il faudra aux coureurs se résoudre à escalader, encore, jusqu'à la station d'Isola 2000 (16,1 km à 7,1%).

Auréolé d'un succès record au Plateau de Beille, Tadej Pogacar pourrait estimer qu'il s'est déjà adjugé l'étape-reine de cette édition. Que nenni. "Avons-nous déjà décidé quelle étape était l'étape-reine? Je pense que ça peut être celle de demain", a-t-il convenu face à la presse à l'arrivée à Barcelonnette. "Je pense qu'on va assister à des feux d'artifice", s'est-il emballé face à un autre micro.

Pogacar connaît le secteur

Le col de la Bonette, la star slovène dit "beaucoup l'aimer". "C'est une très belle ascension", assure-t-il. Le poids des deux semaines et demi de course qu'il vient d'enchaîner à vive allure ne semble pas l'affecter comme il affecte le reste du peloton.

Résident à Monaco, Tadej Pogacar commence à bien connaître les Alpes-Maritimes. "Je me suis beaucoup entraîné à Isola 2000 les derniers mois précédant le Tour, donc j'ai hâte de concourir là-bas", a-t-il lancé, toujours plein d'envie.

C'est dans le confort, avec un matelas de 3'11" sur son dauphin Jonas Vingegaard que Tadej Pogacar affrontera cette épreuve. Son objectif? "Faire en sorte que ça reste comme ça." Sa stratégie? "On pensera d'abord à défendre mais on verra dans la dernière montée comment ça tourne." Si on lit entre les lignes, il n'exclut pas d'attaquer.

"Une grande bataille"

Remco Evenepoel pointe à 5'09" du leader. Il sait que lui ravir la tête est presque impossible mais il nourrit des ambitions vis-à-vis de la deuxième place.

"Je connais les étapes qui arrivent. Je connais les cols. Les jambes vont parler. Je pense qu'il n'y aura pas de secret. Si les jambes ne sont pas là, ce sera catastrophique. Si les jambes sont là, tant mieux", pose le coureur belge, anticipant "une grande bataille entre les coureurs du classement général et aussi pour l'étape".

Les trois cols à gravir, le détenteur du maillot blanc les aborde avec "beaucoup de confiance, surtout après l'étape d'hier". Compte tenu du "grand écart" qui le sépare de Joao Almeida (+12'57"), quatrième, il ne serait pas incongru de le voir passer à l'offensive en haute-montagne.

Selon les circonstances de la course, Tadej Pogacar et lui pourraient être amenés à sceller une alliance contre Jonas Vingegaard au cours de cette 19e étape. Le Slovène ne balaye pas cette option, même si "(s')attend plutôt à un mano à mano, pas vraiment à une bataille tactique". Comme le coureur belge, Tadej Pogcar est en revanche convaincu que "ce sera seulement une question de jambes". Lors des ascensions, la bataille se jouera certainement aussi dans la tête.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions