Tour de France: Pinot triomphe au Tourmalet, Alaphilippe renforce son maillot jaune

Allait-il réaliser un nouveau numéro ? Pourrait-il défendre son maillot jaune dans les pentes du mythique Tourmalet ? Au lendemain de sa magnifique victoire sur le contre-la-montre individuel, Julian Alaphilippe a apporté des réponses positives à toutes ces questions. Le puncheur français de l’équipe Deceuninck-Quick Step n’en finit plus d’impressionner sur ce Tour de France.
S’il est parfois apparu grimaçant dans le final, il a bel et bien consolidé son maillot jaune de leader du classement général en prenant la deuxième place de la 14e étape entre Tarbes et Tourmalet-Barèges. Il a terminé à seulement six secondes d’un autre Français remarquable ce samedi: Thibaut Pinot.
Le leader de la Groupama-FDJ compte maintenant trois victoires d’étapes à son palmarès sur le Tour et confirme son excellente forme du moment. Il prouve aussi que le coup de bordure dont il a été victime lundi à Albi n’a pas atteint son moral. Le voilà désormais sixième du général à 3’12’’ d’Alaphilippe, qui a encore pris du temps à Geraint Thomas. Distancé sous la flamme rouge, le tenant du titre a terminé à 36’’ de Pinot et il accuse désormais 2’02’’ de retard au général sur Alaphilippe.
D’autres Français se sont illustrés. Membre de l’échappée matinale, où l’on retrouvait notamment le maillot à pois Tim Wellens (Lotto Soudal), le maillot vert Peter Sagan (Bora-Hansgrohe) et Vincenzo Nibali (Bahrain Merida), Elie Gesbert (Arkea-Samsic) est parvenu à s’isoler seul en tête à 17 kilomètres de l’arrivée, après avoir déposé Romain Sicard (Total-Direct Energie). Gesbert repris par le groupe des favoris, c’est son leader Warren Barguil, maillot bleu-blanc-rouge sur le dos, qui a placé une attaque tranchante pour rapidement prendre quelques mètres d’avance.
Mais le meilleur grimpeur du Tour 2017 a été repris à six kilomètres de l’arrivée par un groupe de favoris alors très réduit et mené par un duo David Gaudu-Thibaut Pinot. Un groupe qui s’est peu à peu délesté de candidats à la victoire finale comme Rigoberto Uran (Education First) et Jakob Fulgsang (Astana).
La grosse défaillance de Bardet
Cette 14e étape a aussi été marquée par l’énorme défaillance de Romain Bardet. Déjà très loin au général après avoir encore perdu du temps lors du contre-la-montre individuel vendredi, l’Auvergnat a vécu une journée galère. Incapable de suivre le tempo imposé en tête de peloton par les formations Movistar et Ineos, il a été lâché dans les pentes du Col du Soulor, premier gros morceau de la journée avant le Tourmalet, à 60 kilomètres de l’arrivée.
Attendu par ses équipiers d’AG2R La Mondiale, il n’a jamais été en mesure de faire son retour au sein du groupe maillot jaune. Pire, son retard n’a fait qu’augmenter. Pour notre consultant Cyrille Guimard, Bardet "devra rapidement oublier ce Tour". "Il reste à se remettre en cause, remettre en cause toute sa préparation. Il ne faut pas qu’il hésite à le faire. Son retour au plus haut niveau passera par là", estime-t-il. N’ayant plus aucune chance de bien figurer au général, Bardet doit désormais viser une victoire d’étape pour tenter de retrouver un peu le moral. Reste à savoir s’il en est capable.
Dans des proportions certes moins importantes, d’autres prétendants à une bonne place au général ont perdu du temps samedi. Lâché une première fois du groupe des favoris à 57 kilomètres du but, Adam Yates (Mitchelton-Scott) a un temps réussi à revenir. Mais le Britannique, quatrième et maillot blanc du Tour il y a trois ans, a craqué pour de bon au début de l’ascension du Tourmalet.
A moins de 10 kilomètres de l’arrivée, le rythme dicté par Movistar a aussi été fatal à… Nairo Quintana, l’un de leurs leaders, annoncé proche de rejoindre l’équipe bretonne Arkéa-Samsic. Cinq kilomètres plus tard, c’est l’énorme travail de Gaudu qui a fait exploser Richie Porte (Trek-Segafredo), puis Enric Mas (Deceuninck-Quick Step), et qui a assurément compté dans la victoire de son leader Pinot.
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