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Tour de France: une édition de légende pour ouvrir le palmarès de Bernal

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Conclue ce dimanche par la victoire de Caleb Ewan sur les Champs-Elysées, la 106e édition du Tour de France aura réservé son lot de rebondissements et de moments inoubliables. Avec Julian Alaphilippe, Thibaut Pinot et Egan Bernal comme acteurs principaux.

Les amateurs de sport vont devoir se trouver un nouveau feuilleton. Après trois semaines de rebondissements, de moments fous et de larmes de joie ou de tristesse, la 106e édition du Tour de France s’est achevée ce dimanche avec la victoire de l'Australien Caleb Ewan sur les Champs-Elysées lors de la 21e et dernière étape. Plein de surprises, ce Tour restera à jamais comme l’un des plus passionnants de l’histoire.

Tous les ingrédients d’une bonne série - suspense, personnages attachants et scénario débridé - ont été réunis pour faire vivre aux spectateurs une course de légende conclue par le couronnement d’un jeune grimpeur colombien de 22 ans seulement, Egan Bernal, désigné vainqueur devant son équipier chez Ineos, le Britannique Geraint Thomas.

Le top 5 est complété par le Néerlandais Steven Kruijswijk (Jumbo-Visma), l’Allemand Emanuel Buchmann (Bora-Hansgrohe) et le Français Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step). Vainqueur de deux étapes, porteur du maillot jaune pendant 14 jours et désigné super-combatif, le Français a été l’un de ceux qui ont contribué à faire de ce Tour une édition de folie. Il aura tour à tour pris le maillot jaune à Epernay avec une attaque aussi risquée que payante lors de la 3e étape, réalisé un sublime numéro avec Thibaut Pinot lors de la 8e étape vers Saint-Etienne, remporté le contre-la-montre de Pau à la surprise générale, résisté aux cadors du peloton dans les Pyrénées, avant de lâcher ses dernières forces à Val Thorens pour conserver une place dans le top 5 lors de l’avant-dernière étape.

"C'était un Tour de France à émotions"

Epatant jour après jour, faisant déjouer tous les pronostics, Julian Alaphilippe a rappelé qu’il était encore possible de courir avec instinct, appuyé par un culot monstre et une volonté de se faire plaisir à chaque instant. Cette audace a aussi animé Thibaut Pinot. Impressionnant en début de Tour dans les pentes vertigineuses de La Planche des Belles Filles, abattu après avoir été victime d’un coup de bordure, puis revigoré grâce à sa victoire au Tourmalet, le leader de la Groupama-FDJ a longtemps donné l’impression que la France tenait enfin le successeur de Bernard Hinault, dernier coureur tricolore à avoir remporté le Tour en 1985.

Ses espoirs ont finalement été brisés par une blessure. De quoi ajouter encore un peu à plus de dramaturgie à une édition également marquée par l’arrêt prématuré de la 19e étape en raison de conditions météorologiques dantesques et de routes devenues complètement impraticables.

Pour Christian Prudhomme, directeur de l'épreuve, ce Tour est tout simplement "le plus beau" qu'il ait eu à diriger depuis sa prise de fonctions en 2007. "Ce Tour de France s'inscrit dans la veine des six premiers mois de la saison. On a eu de très belles courses, on a donc un très beau Tour de France, parce qu'on a vu des coureurs oser, attaquer. Sur le Tour aussi, avec Julian Alaphilippe, Thibaut Pinot, Egan Bernal, qui a attaqué de loin, comme on avait vu Mathieu van der Poel par exemple attaquer au printemps, ou Wout Van Aert. J'espère que ça préfigure une nouvelle philosophie, portée vers l'offensive, vers l'audace, vers la générosité", a-t-il déclaré à l’AFP, saluant "l’audace des champions".

"C'était un Tour de France à émotions, je veux garder ce mot, avec ces gens que j'ai vu pleurer au passage d'Eddy Merckx, jusqu'à Egan Bernal qui ne trouve plus ses mots en conférence de presse parce qu'il est tellement heureux, en passant naturellement par les larmes de Thibaut Pinot et les yeux rougis de Julian Alaphilippe conservant le maillot à Valloire", a-t-il souligné.

De manière plus légère, certains retiendront aussi ce moment où Peter Sagan a pris le temps de dédicacer son autobiographie à un supporter en pleine ascension du Tourmalet, le show de Julian Alaphilippe devant les caméras alors qu’Emmanuel Macron se trouvait juste à côté de lui à la fin de la 14e étape ou encore la joie complètement dingue d’un Marc Madiot presque en transe après la victoire de Thibaut Pinot au Tourmalet. Beaucoup n'espèrent maintenant qu'une seule chose: voir Madiot aussi heureux lorsque Pinot remportera le Tour 2020.

>> Revivez la 21e étape du Tour de France

RR