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Tour des Flandres : Cancellara dicte sa loi

Fabian Cancellara

Fabian Cancellara - -

Fabian Cancellara a remporté ce dimanche le deuxième Tour des Flandres de sa carrière. Impressionnant de facilité, le Suisse a déposé ses concurrents lors d’une ascension à 13km de l’arrivée. De quoi assoir un peu plus sa suprématie sur le peloton à une semaine de Paris-Roubaix.

Le Paterberg en tremble encore. Le célèbre mont pavé a vu passé une tornade ce dimanche lors du Tour des Flandres. A 13km de l’arrivée, Fabian Cancellara a lancé une accélération dévastatrice dans la côte longue de 400m, avalant un passage à plus de 20% à une vitesse hallucinante. Un coup d’éclat qui a laissé tout le monde sur place, à commencer par le Slovaque Peter Sagan, impuissant face à l’explosivité de son rival. Après avoir assuré les derniers kilomètres, le champion olympique 2008 du contre-la-montre, qui s’est même permis de creuser l’écart, a franchi seul la ligne d’arrivée à Audenarde, dans le sud-ouest de la Belgique. Un brin chambreur, le Suisse s’est longuement retourné dans la dernière ligne droite, comme pour mieux constater que personne n’avait pu suivre son finish supersonique.

A 32 ans, Cancellara, déjà vainqueur de l’épreuve en 2010, s’offre un deuxième sacre sur la classique flandrienne. En livrant un scénario dont il a le secret, « Spartacus » en a profité pour assoir sa suprématie sur le peloton. Devant un tel récital, Sagan n’a pu qu’abdiquer. Sylvain Chavanel n’a même pas eu la force de lutter. « Les plus forts ont fini devant, ils sont au-dessus du lot, reconnait le Français d’Omega Pharma-Quick Step. Je suis resté en carafe. Mais j’ai quand même fait une belle course. Il n’y a rien à regretter. » En raflant le 83e succès de sa carrière, Cancellara a envoyé un sérieux message dans les Ardennes flamandes. Le boss, c’est bien lui. Et ses concurrents l’ont parfaitement compris. « Il est impressionnant, souffle Matthieu Ladagnous (FDJ), premier Français du jour (5e). Il l’a fait son numéro. On savait que c’était le grandissime favori. Sagan était en dessous de lui aujourd’hui. »

Boonen abandonne au 20e km

Et Tom Boonen loin derrière. Le Belge, lauréat de l’épreuve l’an passé, a chuté dès le 20e kilomètre. Touché à la hanche, l’épaule et le genou gauche, le leader d’Omega Pharma-Quick Step a été transporté à l’hôpital pour passer des examens. De quoi laisser le champ libre à Cancellara, sans pitié pour le reste de la meute. En survolant le 97e Tour des Flandres, le quadruple champion du monde se positionne naturellement comme l’archi-favori de Paris-Roubaix, dont la 111e édition aura lieu le week-end prochain. Après ses victoires en 2006 et 2010, le rouleur helvète a tout pour réaliser le triple sur les pavés du Nord. A condition de dompter la rébellion.

« C’est l’homme à battre, confirme Chavanel. Ça sera difficile de le dominer lors de Paris-Roubaix. Il a une équipe très solide. C’est ce qui lui permet aussi de bien gérer les courses. » Une équipe que le héros du jour a tenu à remercier après son nouveau sacre. « On a fait un travail formidable, glisse-t-il. Tout le monde était contre nous mais on a su rester concentré. Ça récompense un travail acharné, tout le temps avec nos familles qu’on a sacrifié. Je peux compter sur mes deux mains le nombre de jours que j’ai passé chez moi cet hiver. Ça n’a pas été facile pour ma femme et mes enfants, mais c’est un choix que j’ai fait. Ma carrière ne durera pas éternellement donc c’est important de savourer ces moments de plaisir. » Un plaisir qui semble bien parti pour se renouveler dans les prochaines semaines.

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Alexandre Jaquin avec Georges Quirino, en Belgique