Chavanel poursuit sa mue

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Une deuxième place sur le Tour des Flandres et tous les projecteurs se braquent sur vous. Surtout après le numéro que Sylvain Chavanel a offert à l’exigeant public flamand présent ce dimanche sur le bord des routes pendant le Ronde. Echappé à plus de 80km de l’arrivée, le coureur de 31 ans a non seulement résisté au retour de Fabian Cancellara, mais il s’est en plus accroché dans le final pour disputer un sprint qu’il a conclu à la deuxième place. « J’avais des jambes de feu », expliquait l’homme de QuickStep à la fin de la course.
Cette deuxième place de Sylvain Chavanel n’a finalement rien d’étonnant au regard de la lente et logique évolution du jeune homme. Aux années françaises (Bonjour, Brioche la Boulangère et Cofidis) ont suivi les années belges dans l’équipe de Patrick Lefévère. Vainqueur d’A travers les Flandres et de la Flèche Brabançonne en 2008 avec Cofidis, il monte d’un cran supplémentaire la saison suivante en se mettant au service de Steijn Devolder et Tom Boonen chez QuickStep. Interrogé par RMC Sport, Jacky Durand le considérait déjà à l’époque comme un « favori » pour le Ronde. Le dernier vainqueur français du Tour des Flandres poursuit à son sujet : « Il avait besoin d’être en confiance. Il a pris conscience de ses qualités et il est vraiment impressionnant. »
Protégé sur Paris-Roubaix
C’était il y a deux ans. Aujourd’hui, la mutation se poursuit. Adopté par les Belges si l’on en juge les acclamations qui ont accompagné sa montée sur le podium, prolongé jusqu’en 2011 avec une année en option pendant le dernier Tour de France, il s’est fait une belle place au sein de ce riche effectif. Ses deux victoires d’étape sur le dernier Tour et ses jours en jaune n’y sont sans doute pas étrangers. « J’aime sa mentalité, confie son directeur sportif, Wilfried Peeters. C’était le meilleur coureur dans ce Tour des Flandres. Je n’ai jamais vu un coureur comme Sylvain faire 40 kilomètres devant et capable de disputer le sprint. »
Alors il se laisse tenter par Paris-Roubaix. Absent l’année dernière, il a décidé de revenir sur les pavés du Nord. Tom Boonen, qui l’apprécie pour son travail au sein du collectif, l’a même poussé à l’accompagner. Son numéro de dimanche lui offre d’ailleurs un statut de coureur protégé. Au même titre que Tom Boonen, jure-t-on dans les rangs de la formation belge. Qu’il semble loin le temps où Eric Boyer l’exhortait à se libérer : « Quand on lui dit ‘exprime-toi sur le terrain que tu veux’, il est perdu et a du mal, avouait son ancien patron il y a trois ans. C’est dommage mais c’est comme ça : il a besoin d’être dirigé. » Chavanel a sagement appris ses leçons. Au point aujourd’hui de menacer les Flahutes sur leurs terrains favoris...