RMC Sport

Guimard : « La course la plus dingue »

Cyrille Guimard

Cyrille Guimard - -

Notre consultant cyclisme Cyrille Guimard attend impatiemment la 112e édition de Paris-Roubaix, qui devrait abriter un nouveau duel entre Boonen et Cancellara ce dimanche. Et offrir un spectacle toujours unique.

« Paris-Roubaix est certainement la course la plus spectaculaire, juge Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport. A aucun moment, on ne peut avoir la moindre perte d’attention ou concentration. Cela serait impardonnable et causerait une chute, une crevaison... C’est la course la plus usante qui puisse exister. La menace est permanente. C’est la course la plus dingue. Dans la gestuelle, il y a beaucoup de choses qui changent. On n’est plus sur du bitume ou du goudron, mais sur un parcours qui va solliciter toutes les parties du corps pour toucher le moins possible le pavé. On n’est pas entraîné pour ça et ça coûte beaucoup d’énergie. Les coureurs qui s’en sortent sont très heureux parce qu’ils sont allés au bout. Même si vous êtes 25e, le simple fait de finir la course rend heureux.

Il y a des coureurs vraiment spécialisés, que ce soit sur le Paris-Roubaix ou le Tour des Flandres. On sait que Fabian Cancellara, Tom Boonen et Sep Vanmarcke s’entraînent depuis le mois d’octobre et ne rêvent que de Paris-Roubaix. On les retrouve systématiquement dans ces classements. Il y a donc des coureurs qui sont réglés pour ce genre de course. Et puis il y a ceux qui n’ont pas du tout envie de venir. Demandez à Contador ! Armstrong n’est jamais venu non plus. Pour Bernard Hinault, c’était une course de merde.

« Avant, les pavés étaient plus humains »

Paris-Roubaix est quand même pire aujourd’hui. Si on remonte à celui de Louison Bobet (vainqueur en 1956), les pavés étaient beaucoup plus humains parce qu’on utilisait des passages pavés sur des routes normales, presque sur des nationales. Et comme toutes ces routes ont été goudronnées, on a trouvé des chemins sur lesquels il y avait des pavés. On s’arrange de plus en plus pour classer ces secteurs afin de ne pas les détruire. Si on veut qu’un évènement nous donne de l’émotion, il faut rendre les choses plus dures. C’est pour ça qu’à mon sens, le Tour de France est en train de perdre son côté mythique. Parce que le Tours d’Espagne et d’Italie sont plus durs. »

A lire aussi :

>> Paris-Roubaix : Boonen-Cancellara, un duel pour l’histoire

>> Paris-Roubaix ou l’Enfer du Nord dans le sang de la FDJ.fr

>> Tour des Flandres : et de trois pour Cancellara !

La rédaction