Un dernier espoir avant la disparition: pourquoi le combat du patron d’Arkéa-B&B Hotels n’est pas encore fini

Arkéa-B&B Hotels, c’est terminé. Mercredi, Emmanuel Hubert, patron de l’équipe, a annoncé la disparition de la formation au niveau World Tour, faute d’avoir trouvé des partenaires après le désengagement de ses deux sponsors principaux. L’explosion des budgets (il espérait 20 millions d’euros) a refroidi d’éventuels repreneurs.
Et malgré de nombreux contacts, Emmanuel Hubert n’est pas parvenu à sceller des accords et s’est donc retrouvé dans l’incapacité de solliciter une licence World Tour ou Pro Team (les deux plus hauts niveaux du cyclisme mondial).
"Au moins on sauverait une équipe en Bretagne"
Cet arrêt, redouté depuis plusieurs semaines, va impacter 150 personnes, dont les effectifs masculin et féminin, coureurs comme membres du staff. Dans le détail, 52 cyclistes dont 27 coureurs chez les hommes vont se retrouver sans emploi. Certains comme Kévin Vauquelin, 7e du dernier Tour de France et transféré chez INEOS-Grenadiers, ont rebondi. Pour d’autres, cela s’annonce plus compliqué.
Malgré cette morosité, Emmanuel Hubert ne s’avoue pas vaincu et poursuit son inlassable travail de prospection. Il espère en effet pouvoir maintenir en vie, mais à des niveaux inférieurs (comme la Continentale, 3e division) cette formation née en 2005.
"Mis à part un mécène, ou un consortium d’entreprises, les chances sont minces"
Le manager de 55 ans ne sera pas prêt à tout mais il promet de se battre jusqu’au bout. "Je ne vais pas me mettre sur le trottoir pour distribuer des prospectus", lance-t-il dans Ouest-France. "Je n’ai pas envie de baisser les bras, je continue de prospecter, je suis à Paris pour continuer à chercher. Mis à part un mécène, ou un consortium d’entreprises, les chances sont minces mais il faut toujours croire que notre histoire ne peut pas s’arrêter. On ne sait jamais, avec cinq, six millions, on pourrait sauver les meubles. Jusqu’à décembre, on peut repartir en Continentale, même si ce n’est pas la même visibilité, mais au moins on sauverait une équipe en Bretagne. Moi, j’ai 55 ans, je rêve de pouvoir transmettre à un plus jeune."
Une nouvelle période de grande incertitude teintée d’espoir s’ouvre donc pour l’équipe bretonne. De prospection aussi, pour les coureurs comme Clément Venturini (31 ans) en plus questionnement sur la suite de sa carrière. "Arrêter ma carrière maintenant? J'y réfléchis de plus en plus, parce que là je suis "en coupure », mais c’est peut-être une coupure à vie", a-t-il confié à RMC Sport. "Mon agent m'a dit qu’on pouvait signer aussi très tard, c'est vrai, mais vais-je accepter de passer toute cette coupure en sachant qu'il n'y aura peut-être pas de reprise pour moi derrière… Je ne sais pas, c'est la question que je me pose cette semaine. Je dois aussi attendre que la saison se termine, ce n'est pas le cas encore pour toutes les équipes, il reste encore quelques courses. Les équipes vont vouloir boucler leurs effectifs prochainement, du moins c'est ce que j'espère, même si on a vu des coureurs signés en décembre ou janvier mais ça, pour ma part, ça ne serait pas possible."