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Vendée-U, l’atout « fraîcheur » d’Europcar

Sébastien Turgot

Sébastien Turgot - -

Si la formation de Jean-René Bernaudeau brille sur les routes françaises, à l’image de Sébastien Turgot, 2e de Paris-Roubaix dimanche, c’est grâce notamment à une structure amateur qui permet à ses futurs talents de mûrir en toute quiétude.

Thomas Voeckler, maillot jaune dix étapes durant du Tour de France 2011 et 4e du général. Soit le meilleur classement d’un Français sur la Grande Boucle depuis Christophe Moreau (2000). Sébastien Turgot, deuxième de Paris-Roubaix et premier Tricolore à monter sur le podium depuis le succès de Frédéric Guesdon, en 1997. Deux hommes, deux symboles de la réussite d’Europcar, pensionnaire certes de deuxième division mais animatrice régulière depuis des mois des courses hexagonales. Et surtout, deux magnifiques encarts publicitaires pour Vendée-U, l’atout majeur des hommes en vert.

Car si la formation de Jean-René Bernaudeau brille avec autant de régularité, elle le doit en amont à cette structure amateur (ndlr, Vendée-U évolue en D1 nationale) fondée en 1991 par son propre manager. La preuve ? Sept des neuf coureurs d’Europcar au départ du dernier Tour de France venaient du Vendée-U. « En Vendée, on construit les coureurs de demain », assure Bernaudeau dont la couveuse ne privilégie pas seulement les talents locaux. « On n’a pas de quota dans l’équipe, assure l’ancien protégé de Cyrille Guimard chez Renault (1978-1980). Le Vendée-U doit alimenter le secteur pro. Alors quand le potentiel n’est pas là, on va le chercher. » Pas n’importe comment. Car un néo-pro ne peut espérer rejoindre les rangs d’Europcar sans être passé par la couveuse. Et sans s’y être imposé. « Tout le monde ne peut pas être professionnel en allant au Vendée-U, assure Bernaudeau. Cette structure nous permet justement de savoir si un coureur sera intégrable chez nous plus tard. »

Un système indispensable

Et suffisamment mature pour défendre les valeurs d’Europcar, à l’image aujourd’hui de Sébastien Turgot. « Il a toujours eu ce mental de guerrier, confie son manager. Après, la marche du milieu professionnel est tellement importante… Il a fallu être patient, attendre qu’il progresse physiquement. » Dimanche dernier, le Limougeaud a démontré tous les bienfaits de la structure Vendée-U. Et même s’il arrive à certains talents de s’échapper (70 coureurs actuellement dans le peloton, directeurs sportifs compris, viennent du Vendée-U), pas question pour Europcar de tourner le dos à son centre de formation. « Ce système est même indispensable. Le Vendée-U est un outil qu’on peut développer pour accéder à l’excellence. Aujourd’hui, on peut aller chercher un grand coureur qui sort des juniors et, après un passage au Vendée-U, le labelliser comme l’est Thomas Voeckler. » La prochaine étape ?

A.D avec P.Ta