FIFA 17: le roi de France (et du punch), c’est bien Corentin ''Rocky'' Chevrey

C’est l’image de la soirée. Le regard un peu fuyant, comme hagard et perdu, le front empreint de sueur, Corentin Chevrey encaisse, encaisse, encore et encore les vagues que lui envoient son adversaire, Lucas Cuillerier. Les occasions du jeune joueur du PSG eSports, sacré champion du monde fin octobre, s’apparentent à des vrais coups de poing que Corentin évite ou subit tant bien que mal. Et au moment où on pense que ce dernier, sur le fil depuis de nombreuses minutes déjà, va finir par céder, c’est lui qui décoche la frappe gagnante du match. Un tir. Un seul. En 90 minutes virtuelles, qui lui donne le droit de revenir sur la scène de l’Olympia un peu plus tard dans la soirée pour tenter de conserver le titre acquis en mai dernier sur l’opus précédent et un billet d’entrée, surtout, pour la prochaine Coupe d’Europe. Dur pour son adversaire, « braqué » pour le coup, comme le diront les puristes présents sur place. Jouissif, forcément, pour le vainqueur.
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C’est l’image de la soirée oui car c’est celle qui résume le mieux, finalement, le parcours incroyable qu’a connu Corentin Chevrey, mardi, lors du championnat de France organisé dans la salle mythique de l’Olympia par Canal Plus et EA Sports, pour s’offrir un nouveau sacre national, cette fois sur FIFA 17. Et Sylvester Stallone l’aurait apprécié c’est certain. Si le tenant du titre n’arborait pas de short bariolé et criard de Rocky Balboa, il avait en magasin le même sens du punch que le boxeur auquel l’acteur américain aura donné vie à sept reprises sur grand écran. Et ce dernier l’a bien aidé. Qualifié parmi les 32 meilleurs joueurs de France pour cet Ultimate Team Qualifier France, opposé aux quinze autres meilleurs représentants Xbox One du pays, le joueur de la Team Vitality s’est montré solide dès la phase de poules, disputée exceptionnellement avec des équipes normales, la faute à une maintenance des plateformes EA, alors que tout le reste de la compétition, comme prévu initialement, s’est faite sur le mode FIFA Ultimate Team. Un 4-1 en entrée, un 0-0 en plat de résistance et un 3-1 en dessert, voilà Corentin premier de sa poule et propulsé en quarts de finale de son tableau Xbox One. Un cap franchi sur le fil devant « Herozia », avec un petit but d’avance (2-1). Déjà. Une future constante pour « Rocky ».
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Un choc PSG-Nantes à l’Olympia
Alors que les représentants des deux clubs de football professionnel présents sur place, le PSG avec Lucas « DaXe » Cuillerier et Nantes avec Vincent « Vinch » Hoffman, électrisent la scène, Corentin se livre à un duel fratricide face à son coéquipier, ami et coach chez Vitality, Brian Savary. Le premier l’emporte 3-1. Avant de défier « DaXe » en finale. La suite ? «C’était le match le plus dur de la journée. C’était vraiment serré. J’arrivais à tenir à chaque fois au dernier moment sur ses attaques. Je savais que j’aurai une occase en fin de match » se souvient Corentin. L’intéressé avait vu juste. Et fait mouche donc, écœurant le bourreau de Vinch (aux tirs au but), sans voix au moment de quitter la scène.
Dans l’autre tableau, c’est un joueur de la Neo eSports 95, structure francilienne émergeante sur FIFA, Corentin « CocoVBastos » Vicogne qui tire son épingle du jeu. Tandis qu’il écarte sereinement les obstacles présents sur sa route dont l’ancien champion du monde et joueur du FC Nantes Esport Adrien « Aquino » Viaud, l’un de ses coéquipiers et figure attendue du tournoi, le double champion du monde de PES, « UsmaKabyle », échoue en poule. Même sort pour le Lyonnais Alexher, autre victime de ce tournoi on ne peut plus relevé où d’autres têtes d’affiches ont mordu la poussière, comme Olivier « Nino » Comont, vainqueur de l’e-Football League et tombé aux stades des poules (Xbox One), ou John « Maniika » Simon, vainqueur de la Dreamhack Winter 2016 en Suède fin novembre sur PS4.
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CocoVBastos révélation du tournoi
« CocoVBastos » face à « Rocky » en finale donc. Les deux joueurs n’évoluant pas sur la même console, chacun aura droit à un match sur son joujou préféré. Le match aller se fait sur PS4 et Corentin prend l’eau très vite face à son adversaire, au jeu aussi spectaculaire qu’efficace. 1-0 puis 2-0… Mais pour ne pas avoir pu (su) mettre le troisième but, « Coco-V-Bastos » se voit rejoindre en fin de match. Un but… fatal, pour un joueur qui n’a pas tout perdu, en se faisant un nom et de manière majuscule mardi soir. « Sur PS4, je voulais juste assurer et ne pas prendre trop de buts, raconte Corentin. Je réussis à marquer en fin de match, ce qui m’a permis de n’avoir qu’un but de retard. Je savais que sur Xbox, j’allais avoir un avantage et que je pouvais pouvoir rattraper le score. »
Le plan était étudié, rodé. Il a été récité à merveille dans le deuxième match. Et si le coup de poing envoyé par « Rocky » (1-0) n’a pas mis KO direct « CocoVBastos », le joueur de la Team Vitality a su serrer l’échange pour ne pas passer à côté de son destin. « Je suis très fier. Gagner deux fois de suite le championnat de France, ce n’était jamais arrivé auparavant, savoure Corentin. Mes objectifs ? Gagner la Coupe d’Europe et me qualifier pour le championnat du monde. L’e-Ligue 1 aussi est un objectif. Je joue tous les tournois pour les gagner. » Le monde est prévenu. Messieurs, pensez-bien à prévoir vos protège-dents : « Rocky » a encore quelques crochets à distribuer…