Admiration, chauvinisme et grosse amertume: la presse étrangère dans tous ses états après le Ballon d'or d'Ousmane Dembélé

Un an après la grosse polémique ayant entouré le sacre de Rodri au Ballon d’or 2024 au détriment de Vinicius Jr, Ousmane Dembélé (27 ans) a raflé la plus prestigieuse des récompenses individuelles sans trop de contestation, lundi. Hormis, celle du père de Lamine Yamal. De manière générale, la presse espagnole ne s’offusque pas de la deuxième place de la pépite du Barça, promise à un avenir radieux.
Carton "presque plein" pour l'Espagne
Les principaux journaux sportifs se concentrent davantage à souligner le raz-de-marée de leur football avec une tête d’affiche mise en évidence: Aitana Bonmatí, sacrée Ballon d’or féminin pour la troisième année consécutive. Les trophées Kopa décrochés par Lamine Yamal et Vicky Lopez, celui de meilleur entraîneur de l‘Espagnol Luis Enrique, ou de la meilleure buteuse Ewa Pajor font la fierté des médias de l’autre côté des Pyrénées.
"Hat trick en or", savoure le quotidien catalan Sport. "Oro culé", abonde Mundo Deportivo pour saluer les nombreux trophées décrochés par le Barça (par Yamal mais aussi l’équipe féminine). "Un autre", célèbre Marca pour Bonmati quand As se réjouit plus globalement de la razzia espagnole: "Presque plein", lance-t-il en se gargarisant de ce football espagnol "en plein essor".
"Le Ballon d'Or est une corvée sans charme"
L’Europe salue davantage le jour de gloire d’Ousmane Dembélé comme le Daily Mail qui s’amuse de cet accès inattendu du Français à la plus prestigieuse des récompenses individuelles. "D’un enfant non professionnel qui joue à la PlayStation jusqu’à 2h du matin à Ballon d’or: comment Ousmane Dembélé a surpassé ses peurs sur la discipline pour être couronne comme le meilleur footballeur du monde."
The Sun tente un jeu de mots hasardeux, à prononcer avec un sérieux accent anglais: "Ousmane wins Dembelen d’or". Le Telegraph s’est lui épanché dans un éditorial au vitriol sur la grande monotonie de la cérémonie. "Le charabia absurde qui entoure cet événement le rend si profondément désagréable", lance le journaliste. "(…) Le Ballon d'Or est une corvée sans charme, suivie par des footballeurs aux expressions impassibles, perfectionnées pendant des heures par des briefings sur les coups de pied arrêtés.(…) L'organisation et la direction étaient bancales. Je me suis moins ennuyé lors des assemblées scolaires et j'ai vu des éditions plus dynamiques de Personnalité Sportive de l'Année. Elles sont certainement plus soignées."
"Le nouveau Dembélé est paradoxalement né d'une exclusion"
Le journal a tout de même apprécié l’émotion d’Ousmane Dembélé. "Il a fondu en larmes dans son discours, le seul moment véritablement touchant de la soirée. Bonne chance à lui, ce digne vainqueur qui a surmonté un parcours semé d'embûches jusqu'au sommet."
En Italie, le voyage d’Ousmane Dembélé vers le Ballon d’or est conté avec plus de poésie. "L'héritier de Rodri est le symbole d'une équipe bâtie selon les préceptes de Lucho, qui abolissait tous les privilèges, refusant à quiconque un poste permanent et exigeant un maximum de sacrifices et de polyvalence de la part de chaque joueur", écrit la Gazzetta dello Sport qui salue "le nouveau Dembélé, paradoxalement né d'une exclusion" en référence à sa mise à l’écart contre Arsenal à l’automne 2024 "démontrant que personne n'est au-dessus de l'équipe". "Pas même Dembélé, d'ailleurs, le seul capable de faire la différence dans une attaque qui, en l'espace de deux ans, a perdu Messi et Neymar, puis Mbappé", conclut la Gazzetta dello Sport.
En France, l'équipe consacre sa une au chant consacré à Dembélé par les supporters du PSG: "Et Ousmane, Ballon d'or". "Dembélé parmi les géants", affiche Le Parisien en première page de son édition du jour.