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OM: pourquoi Rabiot a les cartes en main

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L’issue du dossier Rabiot est incertaine, mais les différents cas de figure n’inquiètent pas le joueur ni son entourage. L’international français a les cartes en main, et quelques atouts inattendus, qui contrarient forcément un peu l’OM.

Un transfert avant la fin du mercato, et un intéressement pour Rabiot

Cela reste une possibilité, même si la dead-line approche. Adrien Rabiot suscite l’intérêt de clubs étrangers, vu sa situation compliquée avec l’OM. Certains clubs italiens jouant la Ligue des champions (Inter, Juve) ont pris des renseignements, ainsi que des écuries anglaises comme Tottenham. L’AC Milan n’a pas dit son dernier mot et garde toujours espoir de recruter le joueur. L’OM, en tout cas, se montre ferme sur le montant minimum d’un transfert: 15 millions d’euros.

Montant non négociable… Et pour cause: tout n’ira pas dans les poches du club phocéen. Selon les informations de RMC Sport, Rabiot a un intéressement sur le montant d’un éventuel transfert, dont le pourcentage n’a pas filtré, mais qui serait de l’ordre de 30% selon plusieurs sources. Concrètement, une vente à 15 millions n’en rapporteraient que 10 à l’OM, d’où cette volonté du club olympien de ne pas envisager un prix inférieur. Il y a un an, Rabiot était arrivé libre à Marseille et avait fait de gros efforts financiers au niveau de son salaire. Ce deal gagnant-gagnant était donc apparu logique aux yeux de l’OM. 

L’arrêt Diarra, une menace qui plane sur ce dossier épineux

C’est une option à ne pas négliger, en forme d’atout dont pourrait se servir le clan Rabiot. Si le dossier se complique ou si les relations s'enveniment, et que le joueur souhaite se débarrasser de son contrat - pour signer libre dans un autre club et dans des conditions avantageuses - l’international français peut utiliser la jurisprudence Lassana Diarra, qui permet à un joueur sous contrat de mettre fin à son engagement en payant l’équivalent des salaires que le club doit encore lui verser. A 10 mois de la fin de son contrat, et pour un salaire mensuel estimé à environ 500.000 euros bruts, la somme n’est pas astronomique pour Rabiot, puisqu’un futur club peut largement prendre en charge et compenser une telle dépense. L’OM pourrait certes s’y opposer, mais l’arrêt Diarra permet désormais à un joueur d’obtenir rapidement un CIT (Certificat international de transfert). C’est alors au club qui se sent lésé (en l’occurrence l’OM), d’initier une longue procédure pour être indemnisé des préjudices subis.

Mais Marseille aura-t-il beaucoup d'arguments? Le clan Rabiot se sent en position de force et a déjà retenu le communiqué de l’OM où le joueur est officiellement "mis sur la liste des transferts" et des prises de parole, au début de la polémique, où dirigeants et entraineurs semblaient sceller l’avenir olympien du milieu de terrain. Certains proches du dossier n’excluent donc pas que cette affaire prenne une tournure juridique. A noter que les grands clubs européens semblent encore réticents à l'idée de récupérer un joueur dans le cadre de cet arrêt Diarra, pour une question d’image.

Un statuquo, et la possibilité de rejouer pour l’OM?

Dans ce contexte, l’OM et Adrien Rabiot peuvent-ils poursuivre leur collaboration? Si Rabiot avait vraiment en tête de rejouer pour l’OM, "la main tendue" de Roberto De Zerbi et "la porte ouverte" de Pablo Longoria auraient sûrement été le premier pas vers une réconciliation. Il n’en a rien été pour le moment. Adrien Rabiot a donc décidé de prendre son temps, quitte à faire attendre l’OM et susciter un peu d’étonnement chez ses coéquipiers, de l’agacement chez les dirigeants et de l’incompréhension chez les supporters, exaspérés par ce feuilleton. Au pire, Rabiot reste sous contrat et garderait en lui la conviction que l’OM sera sous pression et n’aura pas d’autre choix que celui de le réintégrer.

En attendant, le milieu de terrain pourra se changer les idées avec le premier rendez-vous international de la saison, sous le maillot bleu. Didier Deschamps compte sur Rabiot et devrait lui proposer du temps de jeu, selon son état de forme. Depuis deux semaines, le joueur s’entraine à part, ce qui n’est pas idéal, mais il va retrouver l’émulation de groupe en sélection, dès lundi. "Lundi, quand il nous rejoindra, sa situation sera claire et sera réglée", espérait (ou croyait savoir ?) le sélectionneur lors de sa conférence de presse du mercredi 27 août. A moins de 48 heures de la fin du mercato, beaucoup commencent à en douter.

Florent Germain