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Real Madrid-OM classé à "haut risque": pourquoi l'Espagne craint autant les supporters marseillais

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Le choc de Ligue des champions entre le Real Madrid et l'OM ce mardi (21h) a été classé à "haut risque" par les autorités espagnoles, sans doute refroidies par les derniers déplacements des supporters marseillais en Espagne. En 2024, des écoles avaient même été fermées pour des raisons de sécurité avant un match de l'OM sur le terrain de Villarreal.

Difficile de faire plus belle affiche pour un retour en Ligue des champions. Après deux ans d’absence, l’OM retrouve ce mardi les projecteurs de la plus belle des compétitions européennes, avec pour commencer sa phase de ligue un choc face au Real Madrid de Kylian Mbappé, à Santiago Bernabéu (21h). Près de 4.000 supporters marseillais sont annoncés dans la capitale espagnole, où est prévu un dispositif de sécurité renforcé avec des contrôles beaucoup plus importants qu’à l’occasion d’un match "normal". La rencontre a même été classée à "haut risque" par le ministère de l’Intérieur espagnol.

Aucune raison spécifique n'a été avancée mais ce classement n'apparaît pas si surprenant au regard des précédents marseillais en Espagne. Le plus frappant remonte évidemment à décembre 2008 quand un ultra de l’OM, Santos Mirasierra, membre et porte-voix du Commando Ultra 84, avait été condamné à trois ans et demi de prison pour sa participation à des affrontements avec les forces de l'ordre en marge d'un match de C1 face à l'Atlético au stade Vicente-Calderon. Accusé d’avoir jeté une chaise sur un policier, il avait par la suite été libéré sous caution et avait purgé sa peine en France, devenant d’une certaine manière un symbole du mouvement ultra en Europe.

Des incidents à Bilbao en 2016 et 2018

Entre l’Espagne et Marseille, la suite a été marquée par d’autres incidents, comme à Bilbao en février 2016. Avant un 16e de finale retour de Ligue Europa entre l’Athletic et l’OM à San Mamés, une bagarre avait opposé des supporters basque et marseillais. Avec des jets de chaises, d’autres projectiles et des bombes agricoles. Comme lors du match aller, quand de violents incidents avaient éclaté place Castellane à Marseille, des fans bordelais avaient aussi participé à ces heurts. Deux ans plus tard, Bilbao avait à nouveau été le théâtre de tristes scènes en marge d’un huitième de finale retour de Ligue Europa entre l’Athletic et l’OM, en mars 2018.

Malgré une forte mobilisation des forces de l’ordre, des coups avaient été échangés dans la tribune réservée aux supporters marseillais. Un fumigène allumé par des fans de l'OM était tombé dans la partie basse d’une tribune où se trouvaient des supporters basques. Deux policiers avaient par ailleurs été blessés par des ultras marseillais, l’un au cou "par un objet pointu" et l’autre à une main. Autant d’épisodes qui avaient sans doute poussé les autorités espagnoles à classer à "haut risque" le huitième de finale retour de Ligue Europa entre Villarreal et l’OM, en mars 2024. Une mesure beaucoup plus rare avait même été prise avec… la fermeture d’écoles primaires et maternelles dans la ville de Vila-real.

Des écoles fermées avant un match contre Villarreal

Des raisons de sécurité et d’organisation liées à la présence de 1.200 supporters marseillais avaient alors été avancées. Au regard de l’heure du coup d’envoi, donné en fin d’après-midi, la mairie de la ville avait estimé qu’il était plus sage que les parents viennent chercher leurs enfants bien plus tôt qu'à l'ordinaire. "On sait que ce ne sont pas des supporters forcément tranquilles, mais des fans qui vivent ces déplacements avec énormément de passion, un peu de folie voire qui peuvent être un peu turbulents", avait justifié le directeur d’une école concernée. "Ce ne sont pas forcément des ultras qui représentent tous les supporters de l’OM et cela ne veut pas dire que tous les supporters marseillais sont comme ça, mais ceux qui se déplacent sont parfois ceux qui peuvent causer le plus d’altercations donc cette mesure nous semble correcte."

Une semaine plus tôt, le club de Villarreal avait carrément incité ses supporters à ne pas se rendre à Marseille, refroidi par la réputation des ultras marseillais et l’ambiance du Vélodrome. Résultat, seuls... 16 fans espagnols avaient assisté au 4-0 infligé à leur équipe par les coéquipiers de Pierre-Emerick Aubameyang. En Espagne, les supporters marseillais continuent en 2025 d'avoir mauvaise presse et la police est clairement sur les dents pour ce choc face au Real. Comme expliqué par RMC Sport, le club olympien a prévenu ses associations que les mesures de sécurité allaient être très strictes à Madrid. Toutes les places doivent être nominatives et chaque supporter subira un contrôle du billet et de la pièce identité pour vérifier si le nom correspond.

Les groupes de supporters ont aussi été contraints d'envoyer des photos de leurs bâches et drapeaux. Lors des rencontres de l'OM en Espagne, notamment, l'un des points de tensions a souvent concerné l'un des symboles du CU84, ressemblant trop à... une tête de mort selon les autorités espagnoles.

RR